Apparemment, le programme de développement des infrastructures est une bonne opportunité pour les entreprises étrangères notamment allemandes. Ainsi le groupe Wirtgen présent depuis 20 ans en Algérie où il détient « 75 % de parts de marché », selon ses responsables, compte proposer des procédés de recyclage de bitume, de stabilisation des sols et du matériel d'exploitation de carrières sans explosifs. Ce qui peut intéresser, plus particulièrement sur ce dernier point, les professionnels en raison des procédures lourdes liées à son utilisation. Cette nouvelle technologie a été inventée par les Allemands pour répondre à des demandes en Europe et au Japon et ce en raison d'un autre problème : « l'impossibilité d'exploiter des carrières dans des zones sensibles tel le rail qui risque d'être déstabilisé et les centrales nucléaires », a expliqué le directeur des ventes du groupe allemand, Andréas Marquandt. Ce groupe qui a fait un chiffre d'affaires en Algérie de 30 millions d'euros en 2008 et de 25 millions en 2009, en raison de la crise, sait qu'il y a un important programme de rénovation du réseau routier en Algérie ainsi qu'un plan de rénovation de 15 aéroports décidé par le gouvernement. Cela aura une incidence sur les commandes de matériel. Plusieurs entreprises engagées dans la réalisation de l'autoroute est-ouest « sont équipées de matériel du groupe », indique le responsable qui a animé, hier, à Alger, une conférence lors du symposium technique organisé par la chambre de commerce algéro-allemande. Les entreprises algériennes gagneront énormément en temps et en argent car le recyclage du béton par exemple sera moins cher. Il s'agit de l'utilisation du bitume mousse par « une injection de 2 à 3 % d'eau dans un bitume chauffé à 180° », on aura de plus un gain en volume puisque le bitume connaîtra « une expansion de 15 à 20 fois ». De plus, les tests des Allemands parlent d'une durée de vie plus importante de ce bitume. Enfin, ces machines qui font « tout sur site » peuvent être une solution pour notre pays où les interventions de maintenance des routes « posent un grand problème de déviation, de fermeture des voies ». Il ne faut pas oublier « l'impact du recyclage sur l'efficacité environnementale », ajoute le responsable de Wirtgen. Dans le domaine des travaux publics, Andréas Marquandt n'a pas manqué de souligner la question pertinente de la stabilité du sol que les techniques évoquées précédemment permettent d'assurer. On parle de règlement de la question des fissures et des affaissements que connaissent nos routes y compris les plus récentes puisque le technicien allemand évoque déjà des constats sur les tronçons de l'autoroute de l'est plus exactement du côté de Bouira « dus probablement aux poids lourds », estime-t-il.