A la différence des visites que Mme Clinton effectue à travers le monde où, habituellement, elle se rend successivement dans plusieurs pays voisins, l'agenda de la chef de la diplomatie américaine a retenu, cette fois-ci, l'Algérie comme unique pays de la région auquel elle doit se rendre, avant de faire un périple dans les Balkans. Cette visite intervient à moins d'une quinzaine de jours de la première session du Dialogue stratégique algéro-américain, tenue le 19 octobre à Washington. Selon la porte-parole du département d'Etat, Mme Victoria Nuland, il s'agira, pour Mme Clinton et de ses interlocuteurs algériens, de « se consulter sur les questions d'intérêt bilatéral et régional et de poursuivre les discussions fructueuses sur la coopération économique et sécuritaire menées lors du Dialogue stratégique algéro-américain ». Cette visite en Algérie de la chef de la diplomatie de la première puissance mondiale témoigne, incontestablement, d'une accélération de la dynamique de rapprochement de plus en plus dense entre les deux pays, non seulement dans les relations bilatérales, mais aussi dans le cadre des consultations pour les questions régionales où l'Algérie est perçue comme un acteur incontournable. Le caractère global de la coopération et du partenariat entre les deux pays a été clairement relevé par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, lors de la première réunion du Dialogue stratégique dans la capitale fédérale. « Les relations entre l'Algérie et les Etats-Unis ont pris, ces dernières années, une ampleur et une importance telle que leur impulsion, dans un cadre formalisé, s'est imposée naturellement, et ce, au moment où les menaces s'étendent et les facteurs d'incertitude se multiplient dangereusement à travers le monde », avait-il affirmé lors de cette rencontre qu'il a co-présidée avec la sous-secrétaire d'Etat américaine aux Affaires politiques, Mme Wendy Sherman. Sur le plan du partenariat économique entre les deux parties où les Etats-Unis demeurent le premier client de l'Algérie avec plus de 15 milliards de dollars d'importations en 2011, les entreprises américaines sont encouragées à tirer profit des potentialités considérables de l'Algérie en allant au-delà du secteur des hydrocarbures pour trouver leur place également dans les secteurs de la santé, l'habitat, l'agriculture et des nouvelles technologies. Allant dans le même sens, les Etats-Unis, par la voix de Mme Sherman, considèrent qu'à travers le Dialogue stratégique, il s'agit de « concevoir et de renforcer les objectifs et les ambitions en direction desquels les Etats-Unis et l'Algérie devront continuer à œuvrer et faire face aux défis auxquels ils sont confrontés pour réaliser ces objectifs. » La contribution « précieuse » de l'Algérie dans la lutte mondiale contre le terrorisme est l'autre point d'intérêt des Etats-Unis, tandis que la conjoncture régionale est marquée actuellement par la situation au Mali, en proie à une crise politique, sécuritaire et humanitaire. Sur ce point, il y a une approche partagée entre Alger et Washington dans la recherche d'une solution globale assurant la stabilité et la préservation de l'intégrité territoriale du Mali, tout en éradiquant le terrorisme et le crime organisé par tous les moyens y compris par la force. La lutte contre le terrorisme ainsi que la situation au Sahel et la crise au Mali ont été, d'ailleurs, au cœur de la rencontre à la Maison-Blanche, la semaine dernière, entre M. Messahel et le conseiller du président américain, Barack Obama, pour la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme, John Brennan.