Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) au Maroc reconnaît la persistance d'exactions à l'encontre des détenus, qui subissent des « traitements cruels, inhumaines ou dégradants ». Il y a quelques jours, l'Argentin, Juan Mendez, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, a déclaré, à Rabat, avoir reçu lors de sa visite au Maroc et au Sahara occidental, du 11 au 22 septembre 2012, des « témoignages crédibles faisant état de pressions physiques et mentales excessives sur des détenus au cours d'interrogatoires ». Ces deux rapports confortent ceux des autres organismes internationaux qui ont dénoncé les violations des droits de l'Homme par le Maroc. Et contre les sujets du roi et contre les Sahraouis. Dans un rapport rendu public, cet organisme officiel marocain a rapporté que « ces violations se manifestent par des coups portés aux moyens de bâtons et de tuyaux, la suspension sur des portes à l'aide de menottes, les coups administrés sur la plante des pieds (Falaqa), les gifles, les pincements à l'aide d'aiguilles, les brûlures, le déshabillage forcé des détenus (...), les insultes et l'utilisation d'expressions malveillantes et dégradantes portant atteinte à la dignité humaine des détenus ». Les femmes détenues n'ont pas un meilleur traitement. Selon le CNDH, celles-ci subissent des « traitements cruels et comportements dégradants », tels que les « insultes et les humiliations », aussi bien dans les postes de police que dans les prisons, ajoutant que celles incarcérées pour des affaires de mœurs, étaient « particulièrement visées par certaines surveillantes ». Cet organisme des droits de l'Homme relève aussi le cas des femmes qui accouchent dans les prisons. A l'expiration du délai qui leur est accordé pour garder leurs enfants, celles qui n'ont personne pour les prendre en charge sont « contraintes de les abandonner à des tiers, qui les exploitent dans certains cas, dans la mendicité ou les placent dans des orphelinats ». Les autres victimes des violations des droits de l'Homme dans les prisons marocaines sont les étrangers. Ils subissent, selon le même organisme « d'autres violations fondées sur la discrimination raciale, de la part des détenus et parfois, de la part de l'administration ».