L'opposition koweïtienne organise, ce soir, sa quatrième manifestation de masse. Et pour marquer le 50e anniversaire de la Constitution du pays et pour mettre en place un comité populaire pour coordonner le boycott des élections anticipées prévues le 1er décembre suite à l'amendement de la loi électorale par l'émir cheïkh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, pour sauvegarder, selon lui, l'unité du pays. Conformément à cet amendement, l'électeur ne pourra choisir qu'un ou deux candidats au lieu de quatre. « Nous devons choisir aujourd'hui entre l'Etat de droit et la Constitution (...) ou le chemin vers le chaos », déclare l'émir d'une rencontre avec des commandants de l'armée, de la police et de la Garde nationale ajoutant qu'il n'y aurait aucune tolérance vis-à-vis des actions nuisant à la sécurité et la stabilité du pays. « Il a promis d'appliquer la loi » et « sans hésitation ». L'opposition, qui estime que cette nouvelle loi électorale favoriserait la manipulation des résultats des élections, a assuré qu'elle poursuivrait ses manifestations « pacifiques » jusqu'à ce que les autorités la retirent. Quelque 150 manifestants et 24 policiers ont été blessés au cours des trois marches organisées ces deux dernières semaines. L'opposition n'a également présenté aucun candidat pour les prochaines législatives. « Pas un seul membre de l'opposition ne s'est inscrit. C'est un succès important pour les opposants », a affirmé Talal al-Katshi, directeur d'un institut privé d'analyse politique, Etijahat Studies Center. Au total, 387 candidats, dont 15 femmes, se sont inscrits dont 10 membres de l'ancien Parlement élus en février dernier et dissous le 20 juin par la Cour constitutionnelle qui a réinstauré le Parlement de 2009. Ce verdict avait engendré une crise politique dans le riche émirat du Golfe. Des divergences au sein de la famille royale ont même commencé à apparaître. Deux jeunes princes, cheïkh Abdallah Salem Al-Sabah et cheïkh Nawaf Malek Al-Sabah, ont été arrêtés, mercredi dernier, après avoir publié sur Twitter des commentaires jugés critiques envers le gouvernement et favorables à l'opposition. En juillet dernier, un autre jeune membre de la famille royale, cheïkh Meshaal al-Malek Al-Sabah, avait été placé en détention pour quelques jours pour avoir exprimé des convictions politiques jugées choquantes.