Le Koweït traverse sa plus grave depuis le début, en 2006, de la lutte pour le pouvoir entre l'opposition et le souverain de cette riche monarchie du Golfe. En plus du blocage qui persiste, le bras de fer a pris une autre tournure. L'émir, cheïkh Sabah Al Ahmad Al Sabah, a réaffirmé, avant-hier, que, selon la Constitution, l'ordre de donner au gouvernement d'amender la loi électorale faisait partie de ses prérogatives. Il a de même averti que les menaces de l'opposition ne permettraient pas d'atteindre les objectifs désirés. « Il n'y a pas de substitut au dialogue pour parvenir aux meilleurs résultats ». La veille, il avait accueilli quatre représentants de l'opposition après une manifestation dénonçant l'amendement de la loi électorale, approuvé le 19 octobre favorisant, selon l'opposition, la manipulation des résultats des élections anticipées, convoquées pour le 1er décembre prochain. Suite à cette rencontre, l'ancien député Mohammad Hayef avait indiqué que cheïkh Sabah Al Ahmad Al Sabah leur avait dit qu'il acceptait toute décision que rendrait la Cour constitutionnelle sur l'amendement de la loi électorale, à l'origine de la crise actuelle. L'émir a annoncé, hier, avoir reçu des appels émanant des dirigeants des autres monarchies du Golfe lui offrant leur aide pour garantir la sécurité et la stabilité de l'émirat. L'opposition, qui estime que l'émir n'a pas le pouvoir de modifier la loi électorale avant les élections, a appelé à une manifestation, le 11 novembre. L'ancien député Walid al-Tabtabai promet qu'elle sera plus grande que les deux précédentes organisées le 21 octobre et dimanche dernier quand la police koweïtienne a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Les activistes ont dénoncé des arrestations sans toutefois faire état de blessés. Ils affirment ne pas céder à la menace de l'émir qui risque de recourir à l'aide des monarchies voisines comme cela a été le cas au Bahreïn.