La semaine mondiale de l'entrepreneuriat, « Global Entrepreneurship Week », se poursuit. Des journées d'études et des concours pour le meilleur projet innovant ont lieu dans différentes écoles et universités à travers 16 wilayas. C'est dans ce cadre que l'école d'art « Artissimo » a organisé, les 13 et 14 du mois en cours, un atelier de formation sur l'entrepreneuriat dans le secteur des industries créatives. Un groupe composé d'artistes, de créateurs de sites web et de producteurs audiovisuels a assisté à cette formation. Objectif : se lancer dans l'entrepreneuriat. Aussi, ils ont exposé leur premier souci : comment concrétiser leurs idées. Car, lancer une entreprise dans le secteur de la création semble faire peur aux artistes. « Dans une région connue pour les industries lourdes ou l'agriculture, il est difficile pour un créateur de trouver son marché », explique leur formateur américain, Matthiew Clayton, directeur de « Detroit Creative Corridor Center ». Il assure que « l'Etat du marché des industries créatives en Algérie est semblable à celui de Detroit d'il y a cinq ans ». Detroit, une ville connue pour l'industrie automobile où le chômage a atteint les 40% suite à la fermeture de plusieurs usines. « Il fallait redonner espoir aux jeunes de Detroit qui commençaient à déserter la ville. Notre incubateur leur offre une chance de vivre leur passion, d'être créatifs mais encore de lancer leur propre entreprise », ajoute M. Clayson.Pour Redouane, ex-chef de projet publicitaire dans un magazine culturel, les contraintes sont nombreuses lorsqu'on lance sa propre entreprise dans le secteur de la création. « La bureaucratie est ce qu'il y a de plus décourageant pour un jeune qui veut se lancer dans l'entrepreneuriat. Quant aux crédits, l'étude du business plan dure trop longtemps pour un financement qui couvre à peine 50% de nos dépenses », note-t-il. L'observation fait l'unanimité parmi les présents. Ceux-ci listent toutes les difficultés qu'un jeune artiste rencontre avant de lancer son entreprise. « Il faut aussi penser au temps et à l'argent qu'on dépense », souligne un entrepreneur qui s'est déjà fait une expérience dans le domaine du tourisme. Selon Matthiew Clayson, il faut oublier le soutien de l'Etat et les gros financements. « Il est préférable de commencer son projet avec le minimum de coût, histoire de tester son idée et d'identifier sa clientèle ». Une idée toute simple qui semble avoir convaincu le groupe de jeunes.