L'école d'art Artissimo, à Alger, a exceptionnellement ouvert ses portes, vendredi dernier, pour héberger une rencontre entre des présidents de quatre ONG américaines et des artistes, représentants d'associations et professionnels dans des secteurs artistiques algériens. Cette rencontre est inscrite au programme d'action BNP-Napeo. Le Partenariat on new beginning (PNB) dont l'idée a été lancée par le président américain, Barack Obama, lors de son discours au Caire le 4 juin 2009. Pour le Maghreb, le BNP s'est traduit par la mise en œuvre du North africa partnership for economic opportunity (Napeo) qui projette de créer un réseau d'ONG, entrepreneurs et dirigeants d'entreprises des Etats-Unis et de l'Afrique du Nord. Ce réseau devrait permettre aux deux communautés de jeter des ponts qui aboutiraient à l'élaboration de projets en partenariat aussi bien dans le sens Etats-Unis-Maghreb qu'inter-maghrebins.Pour la rencontre de vendredi dernier, la partie américaine était représentée par John Cimino, président de Creative leaps international de NewYork et représentant d'autres associations d'artistes, Nancy Overhalt, directrice exécutive de Professional and global exchanges de l'Institut international d'éducation (IIE), Matthew Clayson, directeur de Detroit creative corridor center et Marete Wester, directrice de Arts policy for americans for the arts. Tour à tour, les responsables des quatre ONG américaines présenteront brièvement les domaines d'activité de leurs associations et des exemples illustratifs d'actions menées. La directrice d'Artissimo demandera aux vis-à-vis algériens d'en faire autant avant d'exposer en quelques mots les projets réalisés et en voie de l'être ainsi que les moyens mis en branle pour ce faire. Globalement, les interventions, une dizaine, se rejoindront. Les différents intervenants, qui salueront ce genre de rencontre, s'accorderont d'abord sur la nécessité de l'engagement de l'Etat pour soutenir la culture, pas seulement en injectant de l'argent, mais surtout en mettant en place des mécanismes pour inciter les banques et les entreprises économiques à participer aux montages financiers des projets culturels. Cela ne devra, cependant, pas empêcher l'artiste, le promoteur ou le producteur à tout faire pour s'émanciper de toute tutelle et dépendance, bien au contraire, plaideront certains. D'autres évoqueront l'absence de formation qui se traduit par un manque flagrant de spécialistes pour les différents corps de métiers dans toutes les filières artistiques. En réponse, John Cimino, Nancy Overhalt, Matthew Clayson et Marete Wester, tout en précisant que les artistes et ONG ont connu, et connaissent toujours pour certains, les mêmes problèmes Etats-Unis, ont expliqué que les promoteurs de projets devaient être plus offensifs. Les artistes devaient aller au-devant des capitaines d'industries pour les convaincre qu'ils pouvaient avoir des intérêts. «L'artiste ne doit pas voir en l'industriel un ennemi. Et inversement», dira John. Matthew, prenant exemple de Detroit, une ville industrielle, soulignera, lui, la nécessité d'établir des liens horizontaux entre les différentes filières artistiques et entre ces dernières et celles industrielles. Un cinéaste a besoin du musicien, comme un constructeur automobile a besoin du designer. C'est ainsi et seulement ainsi que les industries créatives ou les filières artistiques pourront établir ces rapports de complémentarité avec le secteur économique.Quant au partenariat dans le cadre du PNB-Napeo qui projette d'impacter 100 000 personnes dans les cinq ans à venir, les responsables des ONG américaines expliqueront que leurs organisations travaillent avec des associations, des fondations et/ou des Etats qui en expriment le souhait. Autrement dit, les artistes et les professionnels algériens devraient se constituer en entités, donc s'organiser, pour pouvoir prétendre à des partenariats. Et c'est à nous de mettre en place cette organisation. «Personne ne peut venir vous dire faites ci et faites ça pour que ça marche, parce que ça ne marchera pas», résumera John. H. G.