« Le journalisme, ce n'est pas seulement un métier, c'est aussi un engagement car c'est la vitalité de la démocratie. Notre but, ce n'est pas de faire tomber un pouvoir mais le pousser à accepter les conflits autour de la vérité », dit-il lors de la cérémonie, ce samedi, de la remise du 13e prix international Omar Ouartilane de la liberté de la presse, qui lui a été décerné en hommage à son parcours professionnel mais surtout pour avoir encourager l'émergence d'une nouvelle presse, à savoir la presse électronique. « Cette distinction est un hommage au courage d'Edwy Plenel qui a su conserver son indépendance d'esprit dans un milieu de conflits et de pressions, lors de la précédente campagne électorale présidentielle notamment mais aussi pour ses encouragements, en faveur des jeunes surtout, pour aller vers une presse innovante », a indiqué Ahmed Bedjaoui, président du jury de la 13e édition du prix Omar Ouartilane. A propos de cette presse électronique, le co-fondateur de Mediapart estime que c'est un bon outil pour la démocratisation de l'information, qui implique une forte participation des citoyens. « C'est une presse sans papier mais aussi sans frontières. Ce prix, je l'ai accepté pour trois raisons : pour honorer la mémoire des journalistes algériens assassinés pour avoir exigé la vérité lors de la décennie noire, pour célébrer avec l'Algérie son 50e anniversaire de la révolution et pour le dédier à l'amitié franco-algérienne », confie-t-il. Dans le cadre de ce même prix, un prix honorifique a été décerné à la moudjahida et journaliste Zhour Zerari, qui souffre aujourd'hui des séquelles des tortures qu'elle avait subies durant la guerre de libération. « Une militante pour la liberté qui a toujours exercé son métier dans l'ombre, refusant d'évoluer dans la sphère des autoritaires », souligne le président de jury. Ce prix honorifique et d'encouragement, estime pour sa part Zakia Ouartilane, SG du prix Omar Ouartilane (prix établi en hommage à Omar Ouartilane, rédacteur en chefd'El Khabar assassiné en 1995), est une nouveauté en l'honneur de tous ceux qui défendent les droits de l'homme et les valeurs de la liberté d'expression. Notons que le prix Omar Ouartilane est accompagné par un trophée et une enveloppe financière de un million de dinars.