M. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, a rappelé jeudi à Bruxelles, au Forum Crans-Montana que l'Algérie est «très fortement» liée à l'Europe par les gazoducs qui relient l'Algérie à l'Italie d'une part, et l'Algérie à l'Espagne. «Nous voulons rassurer nos partenaires sur la disponibilité de l'Algérie à garantir la sécurité énergétique de l'Europe pour peu que les prix négociés soient des prix qui permettent à l'Algérie de rentabiliser ses infrastructures et de tirer profit de cette ressource financière qui constitue une bonne partie de nos recettes d'exportations», a-t-il affirmé à la presse. «L'Algérie a consenti des investissements lourds pour assurer cette sécurité énergétique de l'Europe et attend légitimement un retour sur ces investissements par le biais d'un prix rémunérateur et des contrats permettant d'assurer une sécurité juridique sur le long terme», a justifié M. Belkhadem qui représente le chef de l'Etat à la 21e session annuelle du Forum. A cet effet, il a indiqué que le problème du double prix a été débattu avec les Européens et qu'il a été convenu que l'Algérie dispose d'un avantage comparatif. Cependant, un problème demeure, celui de la directive communautaire européenne sur l'Energie qui devrait prendre en considération les intérêts de l'Algérie et de tous les pays qui alimentent l'Europe en gaz. L'Algérie réitère sa préoccupation par rapport aux difficultés que ses entreprises rencontrent pour l'accès aux marchés européens de distribution de gaz et d'électricité afin de rééquilibrer « l'asymétrie des relations avec son partenaire européen ». «L'EUROPE DEVRAIT S'IMPLIQUER DANS LA CAUSE PALESTINIENNE» A propos de l'Union pour la Méditerranée (UPM), M. Belkhadem a estimé qu'elle «ne peut avoir d'avenir que si elle apporte un plus au processus de Barcelone, c'est-à-dire, si les mécanismes financiers mis en place par le processus de Barcelone sont améliorés et si les problèmes politiques pendants trouvent une solution». Il a rappelé que le processus de Barcelone est venu après, «à un moment où il y avait une lueur d'espoir chez les Européens pour arriver à résoudre le conflit arabo-israélien». «Il est malheureux de constater que nous n'avons pas évolué d'un iota. Il y a eu une dégradation, puisqu'on parle maintenant du mur, d'implantation de colonies, des différents barrages érigés en terre palestinienne pour empêcher la libre circulation des Palestiniens et de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie et d'une autre autorité à Ghaza», a-t-il déploré. «C'est-à-dire que la situation s'est aggravée pour le peuple palestinien et nous ne voyons pas l'emprise européenne sur la scène moyen-orientale pour participer activement au processus de paix, bien que les Arabes eurent proposé en 2002 une initiative de paix», a-t-il expliqué. Il estimera que l'Europe, de par son poids et son influence, devrait s'impliquer dans la relance des efforts diplomatiques en vue d'une résolution « juste et durable », appelant les grandes puissances à «agir pour mettre fin au blocus contre Ghaza et en condamnant les attaques israéliennes barbares contre la flottille de la paix». Selon lui El Qods faisait partie intégrante des territoires palestiniens et qu'on ne pouvait pas parler de « Jérusalem ville ouverte ». M. Belkhadem a souligné que l'impasse de la situation dans cette région et les positions du gouvernement israélien «ne sont pas de nature à rassurer».