Tandis que les pressions internationales se multiplient sur la Syrie, mettant en garde le régime de Bachar Al Assad contre l'utilisation d'armes chimiques contre les rebelles, Américains et Russes tentent de trouver un terrain d'entente pour la mise en œuvre de la mission de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a rencontré, jeudi, à Dublin, son homologue russe, Sergueï Lavrov, et l'émissaire international sans qu'« aucune décision sensationnelle » soit prise. En dépit de leur franche opposition sur le dossier, Washington et Moscou tentent de rapprocher leurs points de vue. Mme Clinton et M. Lavrov ont réaffirmé leur soutien à la mission onusienne débouchant sur une transition politique. « Nous avons fait beaucoup d'efforts pour travailler avec la Russie afin d'arrêter l'effusion de sang en Syrie et de démarrer une transition politique », a déclaré la chef de la diplomatie américaine. « Nous avons convenu que la situation est mauvaise et que nous devons continuer à travailler ensemble pour voir comment nous pouvons trouver des moyens de mettre les problèmes sous contrôle avant, si possible, de les résoudre », a indiqué, de son côté, M. Brahimi. Le soutien des Etats-Unis aux efforts de ce dernier n'est pas fortuit. Washington exprime, depuis des mois, ses craintes d'un « détournement de la révolution syrienne » par des islamistes radicaux armés qui forment, selon plusieurs analystes, le gros lot des combattants. Le Département d'Etat a, une nouvelle fois, dénoncé, jeudi, les groupes des djihadistes combattant en Syrie, notamment le Front Al Nosra, estimant que ces organisations affiliées à Al Qaïda ne représentaient aucunement la volonté du peuple syrien opposé au régime de Damas. « L'existence de ces groupes extrémistes en Syrie constitue pour nous une source d'inquiétude. Bien qu'ils forment une relative petite partie de l'opposition, ces groupes tentent justement de tirer avantage de la situation qu' Al Assad a créée », a fustigé le porte-parole adjoint du Département d'Etat, Mark Toner. Cette réalité, longtemps occultée, s'impose. Partout, au front ou le long de la partie nord-ouest de la Syrie, la présence des djihadistes est visible. Dans un récent rapport, l'International crisis group (ICG) relève que « ces volontaires étrangers combattraient pour la plupart au sein des factions salafistes de l'insurrection », estimant cependant que « le secret entourant leurs activités rend extrêmement difficile l'évaluation avec certitude de leur nombre, leur localisation et leur véritable influence ». Ils sont, désormais, à la Une des journaux et restent la principale attraction des agences de presse internationales.