La malaria sévit dans la wilaya de Tamanrasset et le nombre de cas ne cesse d'augmenter. C'est ce que nous a affirmé, hier, le spécialiste en infectiologie de l'hôpital de Tamanrasset, le Dr. Lyès Akhamokh. « Nous recevons tous les jours de nouveaux malades atteints de malaria », a déclaré le spécialiste. Ainsi, le nombre de 400 cas déjà avancé, il y a deux semaines par la direction de l'hôpital, est dépassé. Le nombre de personnes décédées reste le même (trois personnes enregistrées depuis le 1er janvier 2012). Pour démontrer l'ampleur de l'épidémie, le Dr. Akhamokh précise qu'il n'a jamais fait face à une telle situation. Il affirme que la majorité des cas sont importés. « Ce sont les Algériens qui se déplacent dans les pays limitrophes, comme le Niger et le Mali, sans prendre leurs précautions. A leur retour, ils se retrouvent contaminés », a-t-il expliqué. Il ajoute que « l'endémie palustre est souvent accrue par la mise en valeur des régions chaudes, comme ces deux pays ». Ce qui aggrave la situation, c'est le fait que Tamanrasset soit une région frontalière avec certains pays d'Afrique où la maladie sévit à grande échelle, notamment après la recrudescence de la circulation des populations en raison de la détérioration de la situation sécuritaire et la pauvreté. Pour faire face à cette situation, la direction de la Santé de la wilaya a initié une large opération de diffusion d'insecticides dans les régions touchées en collaboration avec les communes concernées. Il rappelle que l'Algérie avait entamé en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé l'application du programme national de lutte contre la malaria, qui a permis de réduire les infections et d'enrayer la propagation de la maladie. Le ministère de la Santé avait annoncé, en 2010, qu'aucun décès n'est à déplorer en Algérie depuis 2003.