Photo : Makine F. «Bien que l'Algérie dispose de textes très étoffés sur la prévention et la sécurité en milieu de travail et une législation des plus complètes depuis l'indépendance, néanmoins, l'employeur méconnaît les lois car il veut d'abord atteindre une bonne productivité pour réaliser un bon chiffre d'affaires». C'est ce qu'a déclaré Mme Kies Saïda, cadre au niveau du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, lors d'une table ronde organisée, hier, au centre de presse d'El Moudjahid. Aussi, observera-t-elle, la question de la sécurité et des risques en milieu professionnel a été inscrite depuis 1962. Il s'agit en fait de choisir un développement qui combine à la fois l'entreprise et l'élément humain. Par ailleurs, elle soulignera, en plus de la promulgation du code de travail qui renferme les volets hygiène, sécurité, prévention et accident de travail, que l'Algérie a ratifié les normes internationales du Bureau international du travail (BIT). Ce dernier accueille favorablement les rapports sur le travail en Algérie. Concernant le cadre juridique, la loi 88-07 identifie le rôle et la responsabilité de chaque intervenant sur le travail y compris dans le secteur privé. Il s'agit, affirmera Mme Kies, d'obliger les employeurs à fournir les conditions de confort et d'hygiène pour les travailleurs, de mettre en place la protection individuelle et collective, de procéder à l'hygiène générale dans les locaux et surtout d'informer sur les risques potentiels notamment pour les travailleurs du bâtiment. Pour le Dr Iles Merad Farida, directrice générale de l'Institut national de la prévention des risques professionnels (INPRP), les enjeux de la prévention contribuent à la performance de l'entreprise d'où la recherche de la protection de la ressource humaine dont l'employeur doit assurer la protection au sein du travail. L'employé doit subir des examens médicaux périodiquement et obligatoirement à titre préventif. Sur un autre plan, a-t-elle indiqué, il n'existe malheureusement pas de moyens pour prévenir le risque d'incendie car les mécanismes de prévention font défaut au niveau des entreprises. Concernant l'Institut national de la Prévention des risques professionnels qui, selon le Dr Iles Merad Farida, est le premier centre de prévention à l'échelle africaine. Il a pour mission d'aider les employeurs à mettre en place des plans d'actions pour réduire le taux d'accidents au travail. « Les accidents du travail coûtent cher du point de vue humain et financier », a-t-elle affirmé. Sur un autre registre, l'employeur a l'obligation de sensibiliser et de recycler ses travailleurs. Intervenant à son tour, M. Salah Djida, inspecteur de travail au niveau de la wilaya d'Alger a souligné que le nombre d'accidents enregistrés en milieu de travail durant le premier semestre de l'année en cours est de 600 ayant causé quatre morts. Mais il a soutenu que ces chiffres sont nettement en baisse par rapport aux années précédentes car les efforts de l'Etat en matière de prévention et de sensibilisation se sont multipliés.