La Libye a annoncé, dimanche, la fermeture temporaire de ses 5.000 km de frontières terrestres avec ses quatre voisins : l'Algérie, le Niger, le Tchad et le Soudan. Raison invoquée par Tripoli pour expliquer sa décision : la détérioration de la sécurité dans le sud du pays. Selon les analystes, les véritables raisons sont ailleurs. Outre la hausse de flux des immigrés clandestins, la recrudescence de la violence et la transformation du désert libyen en un couloir de transit pour tous les types de trafic (drogue, armes et traite des personnes), la Libye redoute une éventuelle action militaire internationale au Mali et une réaction de ses habitants du sud, théâtre, depuis l'année dernière, de conflits ouverts ou latents entre Toubous et Arabes, notamment à Koufra et Sebha. Début décembre, les élus du sud libyen se sont retirés du parlement en protestation contre l'inaction des autorités à l'égard de l'insécurité qui règne dans leur région. Selon le texte de la décision de l'Assemblée nationale, la plus haute autorité politique du pays, publié par l'agence libyenne Lana, cette fermeture restera en vigueur jusqu'au rétablissement de la sécurité dans le sud, et les régions de Ghadames, Ghat, Obari, al-Chati, Sebha, Mourzouk et Koufra sont, désormais, des zones d'opérations militaires fermées, régies par les lois d'exception. Selon Ali Zeidan, le Premier ministre libyen, un accord quadripartite va être signé pour sécuriser les frontières avec ces pays contre les terroristes. Un gouverneur militaire pour toute la zone du sud avec tous les pouvoirs de l'exécutif, pourrait être nommé prochainement par l'assemblée nationale. Les frontières de la Libye avec l'Egypte et la Tunisie restent ouvertes.