Des concours des lauréats des chants amazighs, officiellement établis au pays, à savoir le targui, le kabyle, le chaoui et le m'zab, s'organisent. La 5e édition du festival, qui se tient ces jours-ci, n'a pas dérogé à la règle puisque, au théâtre communal de la ville de Tam, la concurrence est féroce entre les différents groupes pour le premier prix, à telle enseigne que les membres du jury semblent « gênés » d'en choisir. A l'issue de la clôture officielle du festival, prévue pour cet après-midi, les trois premiers seront, comme à chaque édition, primés. Les participants se produisent, tour à tour, sur scène, sous le suivi minutieux du jury et les encouragements du public tamanrasseti, fortement présent sur les lieux. La chanson amazighe targuie, à laquelle l'édition de cette année est dédiée, est représentée, au concours, par cinq groupes musicaux, venant des différents coins de l'Ahaggar. Il s'agit des groupes « Tatrit » d'Adrar, « Assikel » de Djanet (Illizi), « Amarti Idris » de Djanet aussi, « Tafouk N'Ahaggar » de la localité de Tazrouk (Tamanrasset), et du groupe Badi Mbarek de In Guezzam. Les groupes des Touaregs représentent des styles de musique multiples pour ne citer que l'imzad, le tindi et aussi le moderne. La chanson kabyle est représentée par trois groupes : « Azaris » de Seddouk (Bejaia), « Awal » de Beni Ouertilane (Sétif) et « Iglam » de Timezrit (Bejaia). Les groupes « Ichaouien » de Khenchela, « Association El Hanina » de Batna et « Association El Hilal » de Khenchela, représentent la chanson chaouie, pendant que le groupe « Ithren » représente le M'zab. Des membres du jury rencontrés s'accordent à dire que le niveau montré jusqu'ici par ces jeunes talents est, pour le moins que l'on puisse dire, « satisfaisant ». Kamel Hamadi, poète prolifique et l'une des icônes de la chanson amazighe (kabyle) affirme : « Franchement, nous sommes gênés et ne pouvons pas choisir facilement le premier parmi tous les groupes que nous avons vus jusqu'ici. Le niveau est appréciable à tous points de vue. Ce sont des jeunes talents qui aiment ce qu'ils font. N'oublions pas qu'ils sont, pour la majorité, des étudiants en musique. Donc, ils savent bien ce qu'ils font. Je pense que la chanson et la musique amazighes sont en avancée permanente ». Point de vue partagé par Belaid Tagrawla, artiste et grande figure de la chanson engagée, qui soutient que « le progrès que connaît actuellement la chanson n'est pas un simple fait du hasard. Les jeunes artistes sont aujourd'hui à l'écoute de ce qui se passe de l'autre côté de la planète dans le domaine de la musique. Ils ne sont plus renfermés sur eux-même ou limités dans leurs localités. Donc, en progression permanente. Il y a quelques années, on entendait peu de groupes d'artistes targuis ; aujourd'hui, ils sont connus de par le monde ». Les trois premiers du concours seront désignés cet après-midi, qui verra le baisser de rideau de la 5e édition du festival.