Les Algériens sont de plus en plus nombreux à se préparer pour réveillonner et débourser sans compter pour fêter le Nouvel An. Une occasion, aussi, pour les professionnels du tourisme de faire l'essentiel de leur chiffre d'affaires pendant cette période. Ces derniers rivalisent d'offres en proposant des « spécial réveillon » en Algérie, Turquie, Maroc, Dubaï, France, Tunisie, Espagne... Les destinations généralement les plus demandées. Et chaque touriste a ses raisons. Pour les mordus du shopping, Dubaï est l'une des destinations les plus prisées d'autant que cette fin d'année coïncide avec le Dubaï Shopping Festival. « Après avoir passé une dure année de travail, je crois qu'il est vraiment important de se lâcher un peu, et les fêtes de fin d'année représentent une occasion pour moi d'être en famille, loin des préoccupations de la vie quotidienne. Ma femme, une mordue de shopping, pourra ainsi assouvir ses envies », révèle Raouf qui s'apprête à s'envoler pour l'émirat. Pour les fins gourmets, le Maroc est la destination idéale. « Je suis très gourmand. Alors, cette année pour moi, c'est Marrakech, pour passer un réveillon raffiné et pour goûter le meilleur de la gastronomie marocaine », confie Nassim, dentiste. Les destinations nationales connaissent également un grand succès. Le Grand Sud est prisé par ceux qui cherchent l'évasion authentique et la sérénité du désert malgré des prix élevés comparativement à ceux pratiqués pour l'étranger. Il faut prévoir au moins 58.000 DA, billet d'avion non inclus, pour passer une bonne semaine à Tamanrasset et admirer le coucher du soleil sur les cimes de l'Assekrem, et pas moins de 100.000 DA pour des circuits touristiques à travers les différents sites de la région du Tassili. Karim, Bilal et Riad ont décidé de prendre la voiture. « Les séjours en Tunisie sont proposés à des prix très attractifs, mais personnellement, je préfère le Sahara, nous partons par route, notre budget ne nous permet pas d'avoir recours aux agences de voyages », explique Karim. Les Algériens optent également, à cette occasion, pour des soirées animées avec dîner gastronomique. Et ce ne sont pas les formules qui manquent dans les hôtels des grandes villes algériennes. Tout dépend de ce que l'on veut, mais surtout de ce que nous pouvons débourser. Ambiance familiale mesurée pour les plus prudents, ou ambiance carnaval non-stop jusqu'à l'aube pour les fêtards inconditionnels. Toutefois, la majorité ne peut se permettre un séjour à l'étranger ou dans le Sud du pays, ni même une soirée dans un hôtel ou un dîner dansant, car pour eux les prix pratiqués sont trop élevés... « Une soirée de fin d'année coûte un salaire minimum en Algérie », souligne, un peu déçu, un citoyen. D'autres, des conservateurs notamment, rejettent jusqu'à l'idée de ce genre de fête et estiment ne pas être concernés. En tant que musulmans, nous célébrons le Mouharam, le Nouvel An hégirien. Du jour de l'an hégirien, 1er Mouharam, au premier jour du calendrier grégorien ou universel, du 1er janvier et au premier Yennayer (amenzu n yennayer pour les Amazighs) au douzième jour du mois de janvier du calendrier julien (berbère), toutes ces fêtes qui se succèdent témoignent de la diversité et de la richesse du patrimoine culturel. La preuve, en Kabylie, en cette fin d'année, c'est le couscous spécial qui est préparé avec le sacrifice d'un coq. Les parents, également, emmènent leurs enfants pour la première fois chez le coiffeur. Ainsi, les Algériens assument et célèbrent non pas de la même manière mais dans la même expression, c'est-à-dire la célébration d'une fête de fin d'année.