John Lee Hooker Jr a longtemps été en quête de l'amour et d'une identité. L'homme a trouvé le premier. Le musicien recherche la deuxième, au moment où son talent pourrait lui conférer un nom. On lui reproche parfois sa ressemblance avec son père, le célèbre et regretté John Lee Hooker : « J'aime, mais je suis moi avec mon style, ma voix et mon accent. » Lui, simplement, avec un tempérament d'artiste que même des murs d'incompréhension ne sont pas parvenus à briser...Le chanteur de blues américain John Lee Hooker Jr a donné mardi dernier en soirée, à Alger, son second concert de musique en Algérie dans une ambiance bon enfant, en présence d'un public très nombreux au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Il convient de signaler que cette manifestation est organisée par l'ambassade des Etats- Unis d'Amérique en collaboration avec le ministère de la Culture. Après avoir animé le premier concert de musique dans le cadre des festivités du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie en juillet 2012, le fils de la légende américaine du blues signe un retour triomphal en Algérie lors d'un concert où il a présenté des chansons de son dernier album, « All Hooked Up » et revisité des standards de la musique américaine. Un véritable cours d'une musique savante et recherchée qu'il propose à ses mélomanes, ponctué par des sons aussi éclectiques que particuliers. La quintessence des thèmes qu'on y trouve tourne autour de l'espoir, la liberté, la patrie, l'amour, les problèmes sociaux et tant d'autres sujets d'actualité. Avec une orchestration riche, marquée par la présence des cuivres (saxophone, trompette et trombone), John Lee Hooker Jr., accompagné de ses musiciens californiens, a présenté au public un spectacle à la croisée de plusieurs styles musicaux, entre le blues énergique et urbain de la côte Ouest américaine et une soul music très rythmée, teintée de sonorités jazz et funk. Ainsi, le chanteur a enchaîné des titres de son nouvel album aux thématiques sociales et spirituelles, comme « Tired of Being A Housewife » ou encore le mélancolique « Hard Times », inspiré de son expérience personnelle. Il a improvisé ensuite un blues intitulé « Algeria », avant d'entamer une série de reprises de classiques du blues américain, à l'exemple de « Call It Stormy Monday », écrite en 1947 par T-Bone Walker. Le chanteur a terminé son concert en reprenant des chansons phares de son père, disparu en 2001, à l'instar de « I'm In The Mood » ou encore le légendaire « Boom Boom », devant un public en effervescence. Interrogé au sujet de son choix pour la musique blues, il explique : « La musique est une passion pour moi, car je ne l'ai pas choisie par appât de gain. Le blues est un genre musical qui m'a permis de m'exprimer. C'est un style qui m'a fait garder mon authenticité », soutient-il.