«Je suis fier de mes origines africaines» L'artiste qui se produit au Palais de la culture le 8 janvier prochain dira que son héros est «mon père, mais aussi tous ceux qui se battent pour la liberté, le bien et le droit dans le monde...». C'est un artiste aguerri, fier de ses origines et racines africaines qui s'est présenté à la presse vendredi matin pour promouvoir en exclusivité son nouvel album All Hooked up composé de 12 titres, qu'il compte bien interpréter sur scène, le 8 janvier prochain, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. John Lee Hooker Jr, puisque c'est de lui qu'il s'agit, était accompagné pour ce faire de Tashawna Bettrea, conseillère aux affaires publiques au sein de l'ambassade des USA, ainsi que Christel Pitrel, directrice d'exploitation à l'hôtel Sofitel, qui annoncera que désormais les «cultures du monde vont rayonner dans les années à suivre à l'hôtel Sofitel». Evoquant son dernier album sorti au mois de septembre et contenant un CD et un DVD autobiographique qui retracent les trois étapes ou moments forts qui ont jalonné sa carrière, à savoir la période de drogue, la prison puis celle du grand bluesman accompli qu'il est devenu. Dans un court rappel biographique, la chargée de programmation culturelle à l'Ambassade des USA, Fatma Zohra Souidi fera remarquer que le jeune John Lee Hooker Jr né à Détroit, a commencé le blues dès son jeune âge. C'est à 18 ans qu'il commence véritablement les tournées en montant sur scène, accompagnant aussi son père. Mais les mauvaises fréquentations ne pardonnent pas. Après s'être adonné à la drogue, fait de la prison et échappé de justesse et par deux fois aux balles, il se ressaisit et revient vers le droit chemin, grâce à Dieu, a-t-il estimé. D'ailleurs les méfaits de la drogue est le thème de deux chansons que l'on retrouve dans son nouvel album, Tears in my eyes et Listen to the Music, deux titres qui font référence à la mort de nombreux artistes à cause de ce fléau (Whitney Houston, Michael Jackson etc.). La drogue, la prison, toute cette période sombre de ma vie était un vrai cauchemar. Je tenais à faire ce DVD pour que les gens apprennent cette transition qui m'a fait basculer de l'obscurité à la lumière.» Et de renchérir: «Les paroles de mes chansons sont toute ma vie. Ma musique sert à éduquer d'une certaine façon. Quand j'étais jeune, j'étais un très grand menteur. Maintenant je raconte des histoires grâce à mes très bons musiciens. Mes anges gardiens. Après deux nominations aux Grammy awards, on ne peut pas dire que je n'ai pas de bons musiciens. Je suis fier de revenir dans la terre de mes ancêtres avec ce groupe». John Lee Hooker Jr rendra hommage aussi à la beauté de la musique algérienne dont certaines gammes se rapprochent beaucoup de la musique américaine. «Pourquoi revenir de nouveau en Algérie? Car je me sens bien ici, je suis à la maison. C'est toujours une opportunité à saisir que de venir se produire en Afrique...». L'artiste qui accompagne son DVD par cette chanson Dear John, a voulu faire un clin d'oeil à ces lettres que reçoivent souvent les prisonniers de la part de leurs femmes demandant la séparation. Il dira aussi avoir gagné aujourd'hui car il a réussi à s'en sortir, en avançant dans la vie. Parmi les autres thèmes qu'il aborde dans son nouvel album, il citera l'amour, la femme au foyer etc. Musicalement, John Lee Hooker Jr a choisi de brasser dans cet album une multitude de genres, se rapprochant les uns des autres, à l'image de la motown, le jazz, le funk et le rythm'n'Blues. A propos du legs du père, l'artiste caché derrière ses lunettes noires, dira que sa musique est un héritage et bien plus que ça, un état d'esprit qui le pousse à donner le meilleur de lui-même et à aller plus loin. Abordant la politique au USA, John Lee Hooker Jr qui s'alignera sur le même point de vue que Barack Obama, dira «il faut créer une réforme pour bannir le port d'arme en Amérique». S'agissant de la chanson You be my hero, que contient son album All Hooked up, l'artiste, altier et serein, reconnaîtra que «mon héros est mon père, mais aussi tous ceux qui se battent pour la liberté, le bien et le droit dans le monde.» Après s'être produit, pour rappel, en juillet dernier à Alger, revoilà qu'il revient en Algérie au grand bonheur des amateurs de blues. Après le Sheraton d Oran, hier, c'est dans une autre ambiance mais toujours aussi festive que le bluesman et son groupe comptent revenir allumer le feu à Alger, au Palais de la culture où l'entrée sera gratuite. Alors ne boudez pas votre plaisir et venez-y nombreux!