« Ces opérations s'inscrivent dans le cadre de la prévention contre la délinquance juvénile », a expliqué le chef de la brigade des mineurs de la wilaya d'Alger, l'adjudant Djilali Bedani. En effet, un plan préventif a été mis en place par le haut commandement de la Gendarmerie nationale pour juguler le phénomène des kidnappings de mineurs après l'enregistrement de tentatives d'enlèvement dans la capitale, à Béchar, Blida et Tiaret. Le dispositif consiste en le renforcement des mesures sécuritaires devant les établissements scolaires. Selon le chef de brigade de la protection des mineurs de la wilaya d'Alger, l'adjudant Djilali Bedani, « des patrouilles ont été mobilisées au niveau des lieux publics à l'exemple des forêts et dans les endroits isolés pour repérer tout mouvement suspect ». « Le contrôle a été renforcé selon lui au niveau des établissements scolaires et les cités universitaires ». Le chef de brigade des mineurs a expliqué aussi que des mesures ont été prises pour appréhender les enfants dans les marchés. « Ils mendient en présence de leurs parents qui les surveillent de loin. C'est un phénomène social qui nous préoccupe ». Une campagne de sensibilisation a été lancée dans les centres de formation, les centres de rééducation des mineurs en coordination avec les directions des affaires religieuses et les scouts pour alerter sur les dangers de ce phénomène. S'agissant du phénomène, l'adjudant Djilali Bedani souligne qu'il s'agit de cas de « disparitions de mineurs surtout à la fin de chaque trimestre scolaire ». Des kidnappings maquillés Pour des problèmes scolaires, des conflits familiaux, pour protester contre une situation jugée insupportable comme un abus sexuel dans la famille, les enfants fuguent. « La brigade a traité six affaires de disparition d'enfants en un mois. On a constaté une hausse du phénomène juste après l'annonce des résultats des examens », dira le chef de la GN tout en relevant le problème des parents qui n'informent pas les services de sécurité du retour de leurs enfants déclarés disparus. Interrogé sur les vrais mobiles des enlèvements suivis d'assassinat d'enfants, l'adjudant, qui jouit d'une longue expérience dans ce domaine, affirme que « les règlements de comptes viennent en tête surtout entre les dealers suivis d'abus sexuels dont l'auteur est connu par la victime ». « Il y a, en parallèle, une démission parentale de plus en plus ressentie et illustrée par le nombre minime de familles qui alertent les services de sécurité sur ces disparitions », fait-il remarquer. S'agissant de la procédure de recherches suivie par les services de sécurité exigeant la durée de 48 heures avant de la lancer, le chef de la brigade des mineurs affirme « qu'il s'agit d'une personne et non d'un document ». Aussitôt alertés, des recherches au niveau national sont entamées surtout quand le disparu est un enfant. « L'affaire est prise au sérieux surtout que le commandement de la GN a mis à notre disposition de gros moyens d'investigation et de recherches », a précisé notre interlocuteur. Le chef de brigade des mineurs cite l'exemple d'un enfant qui s'est enfui de la maison à cause du refus de ses parents de lui acheter une paire de chaussure de sport. Il s'est refugié chez son ami et passait les nuits dans son cybercafé avant de revenir chez lui. Un autre cas traité par cette brigade est celui de la découverte de deux enfants, âgés de 4 et 5 ans, abandonnés dans la forêt de Bousmaha à Bouzaréah. L'enquête a révélé que leurs parents sont en instance de divorce. Par ailleurs, les services de sécurité ont constaté des kidnappings maquillés à l'exemple de S. Selma, âgée de 16 ans, résidant à Aïn Benian. « Elle a l'habitude de fuguer depuis son jeune âge. Sa dernière fugue remonte à de deux semaines avant qu'elle ne soit retrouvée par son père », explique-t-on. L'enquête a fait ressortir que l'adolescente était en réalité en compagnie de son « petit ami ».