Dans un entretien téléphonique à l'APS, M. Mahloul a souligné que la grève que les travailleurs de la poste s'obstinent à poursuivre pour la 11e journée consécutive en dépit de l'engagement de la tutelle à satisfaire toutes leurs revendications « est absolument illégale », appelant les grévistes à « assumer leurs responsabilités quant aux conséquences négatives qui pourraient en découler ». En réponse à une question sur son départ revendiqué par les grévistes, M. Mahloul a indiqué qu'« il n'était pas élu par les travailleurs grévistes, mais désigné », ajoutant qu'il s'agissait peut-être d'une « tentative de manipulation ». A une question de savoir si l'engagement du ministère à prendre en charge les revendications avait eu un impact sur le taux de participation à la grève, M. Mahloul a déclaré que le mouvement de grève avait connu « un recul, hier » et qu'un grand nombre de centres postaux avaient « repris le travail », sans donner de détails. Parallèlement, les travailleurs de la Poste affichent leur intention de maintenir le mouvement de grève jusqu'à la « démission du directeur général d'Algérie Poste » et ce, malgré l'accord intervenu, mardi, lors de la réunion du conseil d'administration, portant sur le versement de la prime de bénéfice fixée à 30.000 DA pour l'ensemble des travailleurs. Rassemblés par centaines face à la Grande-Poste à Alger, les postiers grévistes ont « exigé » le départ du directeur général « pour avoir échoué dans la gestion de l'entreprise », selon leurs déclarations à l'APS. L'essentiel pour nous n'est pas seulement la prime de bénéfices, mais la prise en charge totale de toutes les revendications professionnelles durant l'exercice 2013 et relatives à l'avancement, la titularisation, la formation, la désignation et la promotion, y compris pour les receveurs. « Le départ du directeur général, ses proches et ses collègues est seul de nature à assainir le secteur de la Poste », appelant à la constitution d'une commission issue de la présidence de la République pour enquêter sur les fonds des oeuvres sociales des travailleurs de la Poste. L'enquête doit porter, également, selon les revendications, sur les postes des responsables syndicaux, la cessation des menaces et pressions subies par les travailleurs grévistes, et la constitution d'une commission composée de travailleurs et non de syndicalistes, pour discuter avec le ministre des revendications professionnelles et sociales des travailleurs. Enfin, les travailleurs grévistes ont déploré l'absence de dialogue avec la tutelle depuis l'entame du mouvement, soutenant que les centres postaux, qui ont repris le travail, hier, l'ont fait sous la menace de l'administration et du syndicat.