Photo : S. Zoheir Par Younès Djama Algérie Poste (AT) est-elle en train de pâtir de l'obligation de service public en dépit de l'impératif de la rentabilité qu'exige son statut d'Epic ? Au regard de la situation financière déficitaire qu'enregistre cet établissement public, du moins pour les 3 dernières années, tout porte à croire que c'est le cas. De plus, l'aide de l'Etat, que représente la couverture des «sujétions de service public», se fait toujours attendre. Les fonds de l'Etat auraient ainsi concouru à compenser les coûts générés par les activités de service public et de service universel. A ce propos, le DG d'AP, Mohamed Laïd Mahloul indique qu'un dossier élaboré par ses services a été présenté au ministère des Finances où il serait en phase d'étude et d'évaluation. L'application de ce programme d'aide, qui devrait être contenu dans la loi de finances 2014, permettra, selon M. Mahloul, d'offrir de meilleures conditions d'accueil aux citoyens et d'avantageuses conditions de travail pour les employés. Le service universel oblige AP à être présente, y compris dans les localités isolées assumant «seule» les charges financières qui en découlent. Par ailleurs, en dépit de l'appel que leur a lancé la veille, le DG de l'entreprise, à reprendre le travail avec, en prime, la prise en charge des revendications, dont la prime de rendement (30 000 dinars) que l'Administration a promis de leur verser, les travailleurs d'Algérie Poste (AP), en grève depuis près de dix jours, campaient hier sur leur position. La reprise du travail passe, selon quelques uns, rencontrés hier au niveau du rassemblement de la Grande Poste à Alger, par le départ du premier responsable et du SG du syndicat d'entreprise. Tous deux sont accusés de mauvaise gestion. Des citoyens se sont dits «scandalisés» par cette grève, déclenchée à la veille du nouvel an sans préavis, et qui les a grandement pénalisés. «Même pas le service minimum», tempête un quinquagénaire. Quant à l'appel du DG les invitant à reprendre le travail, les protestataires ne veulent pas en entendre parler. La médiation annoncée du SG de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), à l'appel du ministre de la Poste, Moussa Benhamadi, n'a pas eu l'effet escompté. Le conseil d'administration d'AT, qui s'est réuni lundi soir, a décidé d'octroyer une prime d' «encouragement» de 30 000 dinars. Le versement de ladite prime était annoncé pour hier, mercredi. Le reste des revendications professionnelles relatives à l'avancement, la titularisation, la formation, la désignation et la classification de certains postes, à l'instar des receveurs de poste, «seront prises en charge d'ici le mois prochain (février) », comme annoncé par AT dans un communiqué. «C'est ce que nous avons lu dans la presse, commente un gréviste. En plus, nos revendications vont au-delà de cette prime.» Rappelons que l'administration d'AT a refusé de verser la prime de bénéfice réclamée par les postiers du fait qu'elle a enregistré un bilan déficitaire l'an dernier.