La candidature de Timimoune pour la tenue des festivités de Yennayer vient d'être satisfaite par le droit régalien d'appartenir au patrimoine immatériel universel. Une destination historique, culturelle et touristique qui ne manque pas d'atouts pour accueillir un évènement aussi vaste que la région du Touat et du Gourara. Dans cette magnifique expédition féerique dans l'oasis rouge, la mémoire nous transpose dans les dédales paléontologiques pour retrouver des fresques ayant marqué la région dans toute son amazighité. La similitude frappante existant entre le Touat et le désert de Siwa sur le Nil n'a d'égale que la présence historique d'un roi berbère qui s'est distingué fortement durant la 27e dynastie pharaonique pour battre Pharaon. Une date phare qui marque le début d'un calendrier agraire fêtant dans l'opulence les richesses agricoles d'une paysannerie qui s'est chèrement libérée du joug pharaonique. On n'aura pas assez dit sur cette dimension calendaire qui, outre l'aspect festif, revêt un important repère ethnologique. Dans tous les Ksour du Touat, les populations autochtones reviennent sur les traces ancestrales pour remettre au goût du jour une fête jadis confinée uniquement dans le nord du pays. Le célèbre historien Da El Mouloud Mammeri à qui revient l'insigne honneur d'avoir levé le voile sur cette importante « Colline oubliée » n'a pas manqué de mettre toute la lumière sur ce trésor que l'Unesco a pris sous sa protection. Aujourd'hui, Timimoune refait le chemin des grandes caravanes ayant sillonné cette vaste contrée pour aller s'imposer dans les facettes de l'histoire punique. On y arrive aujourd'hui des quatre coins du monde pour admirer un coucher du soleil sur un plateau ocre jonché de roses de sable. La fête symbolique des gens du Gourara dans leur « Lit hem » blanc scandant de leur magnifique voix le Tagnawite a de très fortes répercussions sur leurs voisins du Nord dans le mont du Chenoua où Yennayer a débuté à quelques encablures du fameux sanctuaire de la princesse égyptienne Ptolémée qui avait épousé un prince berbère. La célébration de la fête de Yennayer porte aussi une légende qui tient d'un solennel souhait « Asagas Amagaz ».