Une fois délivrée par les éléments de la gendarmerie nationale, la femme enfermée durant 28 ans a été évacuée vers l'hôpital de Reggane. Une fois lavée et débarrassée de ses excréments et des saletés cumulées des années durant, où le mot se laver est banni de son quotidien, les examens médicaux sont alors menés avec célérité par le corps médical d'autant que le rapport de celui-ci et une expertise médicale constitueront la pièce maîtresse dans le dossier de la justice. « Après examens, aucun problème somatique n'a été détecté par l'équipe médicale. La personne en question présente une bonne santé physique (aucun handicap) mais connaissait par contre des signes de malnutrition. Aussi les médecins l'on déclarée sortante », expliquera le directeur de la santé de la wilaya d'Adrar, Mohamed Taoufik Khelil. Sa présence à l'hôpital et sa prise en charge par cette structure sanitaire pour son adaptation sociale sont toutefois maintenues devant l'absence d'une institution dans la wilaya en mesure de jouer ce rôle. Sa mise à l'écart du monde extérieur n'a laissé aucune chance à cette femme pour réagir de manière naturelle, socialement avec autrui. Les conclusions du corps médical est un véritable ras de marée aux raisons et dires invoqués par le père mettant ainsi à nu une attitude répréhensible par la loi. Après la délivrance de ces deux cas de captivité, les mis en cause dans les deux situations citées à savoir le père et le frère pour le cas de S. Zahra et le frère pour le cas S. Mohamed, des poursuites judiciaires ont été engagées et une mise sous contrôle judiciaire est ordonnée. Le chef d'accusation comporte la mise en danger de la vie d'autrui ayant entraîné une incapacité physique et un handicap mental. Concernant la démence invoquée dans les deux cas par chacune des familles, cela sera confirmé ou infirmé par l'expertise médicale que les deux tribunaux (Aoulef et Reggane) ont réclamée.