Avec le soutien de l'aviation et des forces spéciales de la France, l'armée malienne mène, depuis vendredi, une contre-offensive contre les colonnes et les positions d'al-Qaïda au Maghreb islamique, du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest et d'Ansar Dine, aussi bien dans le centre que le nord du pays. L'objectif de l'opération, menée dans le nord du Mali par les armées malienne et française, n'est pas de faire reculer les djihadistes, mais de les chasser, explique Tieman Hubert Coulibaly, le ministre malien des Affaires étrangères, sur la chaîne française d'information continue BFM TV. « Nous ne pouvons pas aujourd'hui, avec tout ce qui s'est passé, permettre un autre temps mort pour que ces forces puissent se réorganiser », dit-il, annonçant une conférence pour « très bientôt » de donateurs à Addis-Abeba, « pour que nous puissions structurer tout l'apport international pour aider le Mali ». La France qui a « convoqué », pour hier soir, une réunion au Conseil de sécurité pour l'informer sur « la situation au Mali » et « procéder à des échanges de vues » sur la mise en œuvre « accélérée » de la résolution 2085 qui autorise le déploiement de la force internationale de soutien au Mali, découvre, au quatrième jour de « Serval » qu'elle mène avec le soutien logistique américain, britannique et allemand, que les groupes armés sont peut-être en déroute à Gao et Kidal, mais pas défaits. Episode révélateur : l'avancée vers le sud du pays des groupes armés, qui n'est pas « totalement empêchée », selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian qui a reconnu que la « résistance a été plus forte que prévu », la prise par les terroristes de Diabali, une bourgade située près de la frontière avec la Mauritanie, à 400 km au nord de Bamako, et les menaces du Mujao, l'entame d'une contre-offensive vers l'ouest et d'Aqmi de « frapper le cœur de la France » qui se proclame « en guerre contre le terrorisme ». Une question est sur toutes les lèvres : la France va-t-elle se contenter d'arrêter la progression des islamistes ou reconquérir avec des troupes africaines le nord du pays ? Le MNLA, qui appelle à un « règlement politique du conflit », se déclare prêt à s'impliquer dans « la lutte contre le terrorisme ». « Nous sommes prêts à aider l'armée française » et à « faire le travail au sol », affirme Moussa Ag Assarid, un responsable de ce mouvement. Paris, qui a aidé par le passé ce mouvement, n'a pas réagi à cette offre. Bamako « réserve » sa réponse.