Centre-ville de Constantine : les piétons circulent librement sur les voies goudronnées et traversent au feu vert des voitures. Les automobilistes stationnent sur les trottoirs. Un monde à l'envers ! La circulation routière devenue insupportable en raison des différents chantiers qui animent la ville, tramway, pont du Transrhumel ou encore celui du stade Benabdelmalek, elle l'est encore davantage à cause du manque des stations adaptées pour le transport urbain. Les espaces pour le stationnement des taxis et des bus sont rares, exigus, mal conçus, et loin du centre-ville, à l'image de la station Khemisti située dans le paisible quartier des Combattants. Choisie provisoirement pour «dépanner» et remplacer la station Benabdelmakek en attendant la réhabilitation de cette dernière, la station Khemisti a de plus de plus de mal à contenir tous les bus assurant la liaison entre la ville de Constantine et Ali Mendjeli par exemple. Les habitants de la nouvelle ville sont alors contraints de courir après les taxis mais là c'est pire encore, car il faut vraiment s'imposer et patienter de longues minutes pour trouver une place dans un taxi, surtout l'après-midi. Les chauffeurs de taxis n'ont qu'un seul choix pour garer : la station du Bardo, encore faut-il trouver une place. Et c'est comme ça qu'on gare n'importe où et n'importe comment, l'anarchie est plus qu'habituelle et cela risque de perdurer encore car une solution à moyen terme n'est pas envisagée. En effet, les autorités locales semblent dépassées par la tournure des évènements, le centre ville se clochardise, certes les policiers sont partout pour appliquer la loi, mais jusqu'à quand ? Beaucoup se demandent où mettre tout ce beau monde, taxis, bus et grisettes se confondent dans les rues du centre ville. Quelques-uns stationnent n'importe comment mais ont-ils vraiment le choix ? Un chauffeur de taxi à qui nous avons posé le problème nous explique : «C'est une catastrophe, dès que j'arrive au centre-ville je commence à stresser. Il n'y a aucune vraie station pour les taxis dans une ville comme Constantine, et c'est pour cela qu'on s'arrête n'importe où. Les policiers au lieu de comprendre notre situation, nous enfoncent avec leurs PV et leur retrait de permis». Il faut dire que si l'application du nouveau code de la route a certainement dû calmer les automobilistes mais les PV et des contrôles plus stricts ne font pas l'unanimité chez les automobilistes, beaucoup dénoncent un excès de zèle et une sévérité souvent inexpliqués. Récemment lors d'une émission radio sur le nouveau code de la route, un citoyen a sévèrement remis en cause les méthodes de la police : «Ils ont mis du jour au lendemain sans prévenir personne un sens interdit entre Boudjnana et Boussouf et au-lieu d'avertir les gens et leur expliquer pourquoi cette route est désormais interdite, deux motards sont planqués sous le pont et attendent à longueur de journée ceux qui n'auraient pas vu la plaque pour les verbaliser». Ajoutons enfin que l'idée d'adresser des contraventions aux piétons a été abandonnée par la police, car de plus en plus difficile à appliquer et les accrochages sont fréquents. La meilleure solution nous dira un policier s'est celle d'éduquer d'abord les gens au civisme.