Zarouk Mokdad, Nourredine Chaouli, Zakia Kara Torki, Lamia Madini et Imane Sahir ont interprété, dans une salle archicomble, des titres de ce monument de la chanson algérienne. La ministre, qui a remis à la fin du spectacle « le trophée-hommage » à l'artiste, a déclaré que ce clin d'œil vient en reconnaissance du talent du chanteur mais aussi de son humilité. « Je suis très contente d'avoir rendu cet hommage à ce grand artiste, qui a beaucoup apporté et apporte toujours à la musique algérienne. Je suis d'autant plus heureuse que cette initiative ait eu lieu en présence d'une foule des grands jours. Nous avons un public en or », a-t-elle affirmé, avant d'exprimer sa reconnaissance à tous ceux qui ont participé à la réussite de cet hommage. Mohamed Khaznadji, de son côté, s'est dit heureux d'être honoré de son vivant par les autorités de son pays. « Je suis très content d'être honoré, au moment même où notre pays célèbre le cinquantième anniversaire de son indépendance. Je souhaite que tous les artistes qui ont contribué au développement et à la musique algérienne soient aussi honorés », a-t-il déclaré. Les artistes qui ont pris part à l'hommage rendu à Mohamed Khaznadji ont été unanimes à reconnaître en lui un maître. « Khaznadji est un maître incontestable de la musique arabo-andalouse. Il a marqué de sa voix et de sa manière de chanter, la musique algérienne. Nous sommes honorés d'avoir été choisis pour participer à cet hommage », ont fait savoir Nourredine Chaouli et Zakia Kara Torki. Mohamed Khaznadji, pour rappel, est né le 21 mai 1929 à la Casbah. Issu d'une famille de mélomanes, il est devenu un symbole de la musique traditionnelle arabo-andalouse. Grâce à sa belle voix, il a commencé à chanter des textes religieux. C'est auprès du cheikh Abderahmane Ben El Hocine, lui-même élève du professeur Ahmed Sabti, qu'il s'est initié à la musique. Son style particulier a rapidement attiré l'attention des grands maîtres de l'époque, à l'image de Mohamed Ben Chaouch, Mourad Bestandhi, auprès desquels il a appris la nouba. Ses qualités lui ont donné l'occasion de rejoindre l'association musicale « La vie », au sein de laquelle a joué aux côtés de Abderhamane Ben El Hocine qui lui a appris les secrets des écoles de musique, dont celles de l'école « Essanaa ». Après le grand orchestre de cheikh Mohamed Fakhardji, dont il était membre, il a entamé une carrière exceptionnelle de chanteur en solo. Mohamed Khaznadji a décroché le second prix de l'Académie d'Alger en 1953. Après une collaboration intense avec de prestigieux artistes, il a embrassé une carrière d'enseignant au sein de l'association « L'art et la littérature », et ce, jusqu'en 1975, année durant laquelle il est promu professeur de l'Institut de musique d'Alger. Notons que Mohamed Khaznadji a participé à plusieurs manifestations culturelles, tant dans notre pays qu'à l'étranger. Il a, notamment, pris part à des rendez-vous musicaux en Tunisie, aux Etats-Unis d'Amérique et en Italie. L'artiste, qui a cumulé une grande expérience dans le domaine musical, a créé son école et sa troupe, « El Khaznadjia », en plus de l'enregistrement de plusieurs albums. Artiste à la voix et aux aptitudes musicales exceptionnelles, Mohamed Khaznadji est un chanteur expressif de l'originalité et du patrimoine musical andalou, qu'il a enrichi par ses innovations, « Zidane et Nasraf » entre autres.