Interprétation Appréciée du public, cette voix a su charmer l?ouïe au travers des noubas qu?elle interprète d?une manière unique. Zakia Kara-Terki a connu, très jeune, la musique. Issue d?une famille tlemcénienne baignant dans la musique arabo-andalouse, elle a été encouragée à l?étude et à la pratique de ce genre musical par son père, feu Hassaine Abdeldjali, maître luthier, plusieurs fois honoré en tant que tel. Sa première expérience dans le domaine musical était au sein de l?orchestre de son lycée sous la direction de Hadj Benkhalfat. Puis, en 1975, l?orchestre en question prendra le nom du grand virtuose du r?beb, le regretté Mustapha Belkhodja. En 1978, Zakia Kara-Terki s?installe à Alger pour se marier. Elle y intègre les plus grandes associations algéroises : elle ajoute son acquis tlemcénien à son apprentissage algérois. Elle rejoint l?ensemble El-Djazaïra el-Mossilia. Aspirant à une consécration artistique plus large, elle intègre, fin 1980, la société El-Fakhardjia et ne tarde pas à s?affirmer tout en suivant les enseignements dispensés par Hadj Djaidir Hamidou. Mais elle quitte cet ensemble en raison des crises qui ont affecté l?association. Plus tard, en 1996, Zakia Kara-Terki prend l?initiative de s?affirmer en tant que voix en créant sa propre formation musicale. En juin de la même année, son premier album voit le jour. En mai 1999, elle enregistre la nouba Rasd, suivi de la nouba Ghrib. Tous ces enregistrements ont eu de l?audience, de l?impact auprès du public qui ne cesse de la réclamer. Zakia Kara-Terki a enregistré avec l?orchestre de la Radio nationale, sous la direction de Zerouk Mokdad, une troisième nouba, Raml. Zakia Kara-Terki se caractérise par son aptitude particulière à approcher la musique et à interpréter le chant. Elle a le don de maîtriser les intonations de voix dans leurs nuances les plus fines et les plus élégantes, tout en leur donnant une remarquable unité et une harmonie rebondie d?esthétique. Elle se livre à la pratique musicale non seulement par passion mais aussi, et surtout, pour la survie de ce patrimoine musical. «Mon devoir est de préserver le patrimoine», dit-elle, ajoutant : «Les enregistrements constituent un moyen efficace pour.» Elle dit aussi : «J?ai l?intention de poursuivre mon travail, de me consacrer davantage à la musique, en enregistrant d?autres noubas pour les préserver. Je demande aux générations à venir de prendre soin de cet héritage musical.» «Je souhaite que les associations se multiplient pour perpétuer cet art si noble et si beau, car c?est un héritage précieux, c?est notre mémoire, le réservoir de notre authenticité», conclut-elle.