Alassane Ouattara, le chef de l'Etat ivoirien et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), plaide pour une mobilisation internationale « plus large » dans les opérations militaires au Mali. « Il faut accélérer le rétablissement de l'intégrité territoriale du Mali avec le soutien de nos partenaires », dit-il à Abidjan, en ouvrant les travaux d'un sommet extraordinaire consacré à la crise de notre voisin du sud. Comment ? En « redéployant rapidement » les 3.300 soldats ouest africains promis d'abord, en allant au-delà de ce nombre ensuite, répond-il, invitant l'Union africaine et l'ONU à « susciter » la participation du maximum de pays à la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). « L'heure a sonné pour un engagement plus large des grandes puissances et du plus grand nombre d'Etats et d'organisations aux opérations militaires, afin qu'une plus grande solidarité se noue autour de la France et de l'Afrique dans la guerre totale et multiforme contre le terrorisme au Mali », conclut-il. La France, qui restera au Mali, le « temps nécessaire », dixit le président François Hollande, n'exclut pas de déployer aux côtés de ce qui reste de l'armée malienne, plus de 2 900 soldats dans les prochains jours, soutient qu'elle « n'a pas vocation à se substituer à l'action de la Misma ». Comme cette mission ne devait pas être initialement « opérationnelle » avant septembre-octobre, beaucoup d'experts ne croient pas en son déploiement dans l'immédiat. Même si les chefs d'Etat de l'organisation régionale l'ont confirmé, hier, dans la capitale ivoirienne. Les 2 000 soldats tchadiens, qui son aguerris et rompus au combat dans le désert, pourront-ils suppléer à une éventuelle défaillance des troupes de la Cédéao ? Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française, qui a été invité à ce sommet, persiste et signe. « La force d'intervention africaine doit se déployer le plus vite possible » dit-il. Pourquoi ? « L'opération que nous avons engagée, le 11 janvier, au Mali, n'a pas vocation à se substituer à l'action » de cette mission, répond-il, avant de demander à Dioncounda Traoré qu'il a présenté comme « le président légitime du Mali et chef suprême des armées maliennes » de créer les « conditions d'un véritable dialogue » avec les communautés du nord du pays. En attendant tous ces « déploiements » annoncés, y compris celui d'Européens, on annonce une conférence, le 29 janvier prochain, à Addis-Abeba, des donateurs pour financer et équiper la Misma au lendemain de la clôture d'un sommet de l'Union africaine. A Bamako, une équipe de l'ONU s'apprête à entamer dès demain des consultations avec les autorités pour les aider à « restaurer l'ordre constitutionnel ».