« L'objectif de l'intervention militaire de la France, c'est la reconquête totale du Mali », déclare Yves Le Drian, le ministre français de la Défense. « La première partie de la mission se déroule convenablement », précise l'invité de « C » Politique sur la chaîne de télévision France 5 avant de rappeler les quatre « missions » qu'il a assignées à ses troupes. Une, « empêcher par tous les moyens, la progression des groupes terroristes ». Deux, « frapper les bases arrières des terroristes (Gao, Tombouctou, Kidal) et ce, pour éviter que les terroristes se ressourcent ». Trois, « assurer la sécurité de Bamako et des institutions ». Quatre, « aider les forces maliennes et la force d'intervention ouest-africaine qui prendront le relais des troupes françaises, à s'organiser ». Sur le terrain, les soldats français et maliens qui progressent vers le nord, ont repris Diabali et Douentza, deux villes du centre-ouest du pays, sous le contrôle des terroristes. Paris attend toujours des pays d'Afrique de l'Ouest et du Tchad qu'ils envoient rapidement des troupes au Mali. Elle attend aussi une assistance consistante de ses partenaires internationaux. C'est-à-dire plus que la mise à sa disposition de moyens de renseignements ou de transport. La réunion ministérielle du groupe de soutien international et de suivi sur la situation au Mali que Bruxelles se propose d'organiser le 5 février prochain, réussira-t-elle à convaincre les amis de la France à s'impliquer davantage ? Pour l'heure, tous les pays occidentaux, à l'exception des Etats-Unis sont frileux. Les Américains qui ont, depuis la création en 2008 du commandement de l'Africom, déployé quelque 5.000 hommes, des drones, des avions de reconnaissance et des stations d'écoute en Afrique, y compris au Sahel, apportent un réel soutien aux Français. Parallèlement à ces soucis, le gouvernement malien découvre que ses « soldats » ne font pas dans la dentelle. Ils auraient exécuté sommairement des Maliens suspectés d'être des « terroristes ». La Fédération internationale des droits de l'Homme, Human rights watch et Amnesty international évoquent des cas d'exécution sommaires par l'armée malienne et préviennent contre le risque d'une chasse à l'homme du nord par des hommes de troupe.