L'intervention africaine en préparation contre les groupes terroristes occupant le nord du Mali nécessite un financement estimé à environ 500 millions de dollars, a indiqué, avant-hier, un responsable ouest-africain. Une "première évaluation" situe les besoins à "environ 500 millions de dollars" (quelque 375 millions d'euros), a déclaré le président de la Commission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Désiré Kadré Ouédraogo. "Mais ce chiffre peut varier en fonction des nécessités" sur le terrain, a-t-il précisé à la télévision publique ivoirienne RTI. Les besoins pour les opérations de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) étaient évalués jusque-là entre 150 et 200 millions d'euros. L'Union européenne a décidé de participer au financement à hauteur de 50 millions d'euros. "La communauté internationale doit se mobiliser", a insisté M. Ouédraogo. Une conférence des donateurs est prévue le 29 janvier à Addis-Abeba, sous l'égide de l'Union africaine, pour accélérer la mobilisation des financements. Par ailleurs, M. Ouédraogo a annoncé que la Côte d'Ivoire, qui avait fait savoir qu'elle ne fournirait pas de troupes à la Misma,"a fait part de son intention de contribuer avec un bataillon logistique", lors du sommet extraordinaire de la Cédéao sur le Mali, qui s'est tenu samedi à Abidjan. Quelque 2 000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier au Mali. Plus de 150 soldats sont déjà arrivés à Bamako, dont une cinquantaine de Sénégalais sur les 500 promis par Dakar. L'objectif de la France est la reconquête totale du Mali, selon Le Drian Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé avant-hier, que l'objectif de l'intervention militaire de la France était la reconquête totale de ce pays. L'objectif, c'est la reconquête totale du Mali. On ne va pas laisser des poches de résistance, a déclaré le ministre sur la chaîne de télévision France 5. Il a ajouté que la ville de Diabali n'était pas encore reprise par les forces maliennes. Le but de la France, c'est de faire en sorte que la Misma, la force africaine, soit le relais de notre propre intervention, a précisé le ministre. S'il est nécessaire, les forces africaines pourront faire appel en soutien aux forces françaises quand elles arriveront à Tombouctou, a-t-il dit, comme on lui demandait si les troupes françaises pouvaient se retrouver à Tombouctou. Jean-Yves Le Drian a expliqué que les missions des forces françaises étaient de quatre ordres. Il s'agit, a-t-il dit, d'abord d'empêcher la progression des groupes terroristes soit par des frappes aériennes soit par des appuis au sol des forces maliennes. Cette première mission se déroule, selon lui, convenablement. La deuxième mission consiste essentiellement pour les forces aériennes à frapper les bases arrières des terroristes. Cela a été le cas dans la région de Gao, dans la région de Tombouctou pour éviter que les groupes reviennent et se ressourcent, a poursuivi le ministre. La troisième mission est d'assurer la sécurité de Bamako, celles des institutions, de la population et de nos ressortissants, a-t-il ajouté. Enfin, la dernière mission est de préparer, aider les forces maliennes à se structurer et s'organiser et que la Misma puisse s'organiser pour aboutir à la reconquête totale du Mali. Les soldats français et maliens sont entrés dans Diabali Des soldats français et maliens sont entrés hier matin dans la ville de Diabali, dans l'ouest du Mali, prise il y a une semaine par des islamistes qui l'avaient en partie abandonnée après des bombardements de l'aviation française.Une colonne d'une trentaine de véhicules blindés dans laquelle se trouvaient quelque 200 soldats maliens et français est entrée dans la ville vers 09H00 (locales et GMT), sans rencontrer de résistance. Toutefois, les responsables des deux armées craignaient qu'en ayant quitté la ville les combattants islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), aient posé des mines. Les soldats français sont des membres du 21e Régiment d'infanterie de marine (RIMa) et des parachutistes. L'entrée de la colonne avait été précédée par des vols de reconnaissance d'hélicoptères légers Gazelle de l'armée française. Des habitants sont sortis de leur domicile pour saluer l'arrivée des soldats, certains immortalisant l'événement en prenant des photos avec des téléphones portables. La colonne avait quitté à l'aube la ville de Niono, à 350 km au nord-est de Bamako. Niono est elle-même située à 60 km au sud de Diabali où des missions de reconnaissance ont été effectuées ces derniers jours par l'armée malienne.