L'humeur des habitants de l'Algérois, et plus précisément ceux de Bab El-Oued et ses environs, n'était pas au beau fixe dans la journée d'hier. Leur quartier ne dégagera plus les senteurs d'antan. Les raisons, l'entrée du fameux jardin Marengo s'est transformée en un véritable chantier de construction. En effet, 17 mètres du jardin seront exploités dans le cadre de la réalisation du métro d'Alger. Rencontré sur place, Rachid, le chef du chantier a expliqué que leur mission est de creuser 36 mètres de profondeur pour la réalisation de ce qu'il appelle un puits conducteur qui servira comme soutènement pour les stations d'attente gauche et droite du métro. Pour ce qui est de l'espace extérieur, ce responsable au casque jaune, a expliqué qu'il sera réservé aux bureaux administratifs. Selon ce responsable, la même opération est déjà conduite au niveau de la Grande poste passant par la Rue Ali Boumendjel jusqu'au jardin Marengo. Cependant, affirme notre interlocuteur, les plantations ne seront pas abandonnées. «Elles ont été récupérées et seront transplantées dans des jardins publics», a révélé M. Rachid. Et de poursuivre : «Pour les petites plantations, quelques particuliers et responsables de pépinières ont profité de l'occasion pour les récupérer». Bien que ce lieu ait été exploité pour servir l'intérêt général, il n'en demeure pas moins que cette initiative n'a pas enchanté les habitants. «Marengo est partie intégrante de Bab El-Oued, ces travaux ont complètement dénaturé l'ancienne image de la capitale», a rouspété Hassen, propriétaire d'un magasin de prêt-à-porter à proximité du lycée Emir Abdelkader. Il est soutenu par Rabah, ancien habitant du quartier Nelson. Pourquoi avoir touché la verdure alors que les entrepreneurs pouvaient trouver une autre solution ? s'est interrogé ce sexagénaire. Avec sa végétation luxuriante, ses plantes méditerranéennes, ses palmiers, ses bellombras, le jardin Marengo était le plus beau et le plus vaste des jardins à l'intérieur d'Alger. Dalila se souvient encore lorsque sa défunte mère l'emmenait se promener en compagnie de ses voisines du quartier qui venaient admirer le bassin rempli de petits poissons. «Ce temps est révolu laissant place aujourd'hui au béton qui a pollué Alger», s'est désolée cette jeune dame. Pour elle, c'est tout simplement regrettable de toucher à un patrimoine floral pareil. Pour le vendeur du kiosque situé à côté de la DGSN, rien n'est perdu. «C'est juste une petite superficie qui sera touchée d'autant que le métro servira au moins à désengorger la capitale de la circulation quotidienne», dira-t-il.