Après avoir promis « une amnistie » pour l'opposition armée intérieure, le gouvernement syrien multiplie les signes d'ouverture et les gages de bonne volonté dans l'espoir de faire passer le plan de sortie de crise proposé, récemment, par le chef de l'Etat. Le Premier ministre syrien, Waël Al Halqi, a lancé, pour la première fois, mardi, un appel au dialogue à « toutes les forces politiques (...), y compris l'opposition à l'extérieur et même les hommes armés qui ont été bernés à condition qu'ils déposent les armes », en assurant que son gouvernement œuvre « avec sérieux pour faire exécuter sa feuille de route ». Cette nouvelle sortie politique n'est pas fortuite. Elle intervient alors que Damas est soumise à de terribles pressions internationales, malgré le soutien russe et chinois. Un soutien qui ne souffre jusqu'ici aucune nuance en dépit du rapatriement, hier, à Moscou, de 80 Russes résidant en Syrie. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, refuse tout alarmisme. Il parle d'un choix libre accordé à ses compatriotes. Il a assuré que la situation en Syrie n'exige aucune action d'urgence. Selon lui, des centaines de milliers de citoyens russes, des femmes pour la plupart, se trouvent maintenant en Syrie. « Ils ont été informés que s'ils voulaient quitter la Syrie, nous pourrions les ramener au pays », a-t-il expliqué non sans dénoncer « l'obsession » de l'opposition syrienne à renverser le régime du président Al Assad. Il s'agit, à ses yeux, d'une situation qui empêche le règlement politique du conflit. « Tant que cette position irréconciliable reste en vigueur, il ne se passera rien de bon », a-t-il déclaré. La veille, son adjoint, Mikhaïl Bogdanov, a souligné que le conflit en Syrie risquait de « traîner en longueur ». Par ailleurs, le SG de l'ONU, Ban Ki-moon, a réitéré sa « totale confiance » en son émissaire pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, objet de vives critiques des autorités syriennes. Le SG de l'ONU reconnaît, néanmoins, qu'il ne reste pas beaucoup de perspectives pour le règlement de la crise en Syrie. Il a déclaré que le médiateur va poursuivre ses consultations cette semaine avec les membres permanents du Conseil de sécurité avant de se réunir le 29 janvier prochain avec eux.