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Où va le monde arabe ?
De l'onde de choc de Sidi Bouzid au désastre syrien
Publié dans Horizons le 03 - 02 - 2013


Faussement assimilé au « printemps des peuples de 1848 » des révolutions nationales et libérales européennes accomplies ou aux bouleversements nés de la chute du mur de Berlin, la grande mystification du siècle impérial consacre le déclin du monde arabe éclaté et voué au tragique destin du démembrement programmé des Etats nationaux destinés, au mieux, à la soudanisation, au pire, à une ethnisation. Plus que l'exigence de la « Karama » et des aspirations à une vie démocratique, légitimement revendiquées, l'orchestration du « printemps arabe » est du même acabit que le « djihad afghan » des Américains de la guerre froide finissante, imaginé par le politologue, Olivier Roy. Il s'agit d'un scénario à l'identique qui renouvelle l'alliance avec l'islamisme politique pour consolider les bases du monde unipolaire en gestation, sur les cendres de l'Irak dépecé, de l'Afghanistan enlisée, de la Libye désintégrée, de la Syrie implosée et, enfin, de l'Egypte et de la Tunisie submergées par le péril montant du terrorisme de plus en plus menaçant. Les sources de la légitimation du désordre régional, invoquant les fameux ADM irakiens, toujours introuvables, font école dans le monde de la manipulation et de la désinformation qui usent des mêmes leurres : le bombardement virtuel de Benghazi et les armes chimiques syriennes. La forfaiture de l'Occident, manifestant les relents de l'islamophobie des temps de crise identitaire et économique, s'expriment clairement dans la recherche du compromis yéménite et la répression du « printemps bahreini », conçues en définitive pour stopper la contagion au cœur du Golfe de l'éden pétrolier et du financement du projet impérial. Plus que tout : la Palestine oubliée et sacrifiée. « Ces printemps arabes sont bons pour Israël », a martelé le « missionnaire » Bernard Henri Levy (BHL) revendiquant son attachement indéfectible au sionisme. « C'est en tant que juif que j'ai participé à cette aventure politique (l'agression contre la Libye, ndlr), que j'ai contribué à définir des fronts militants, que j'ai contribué à élaborer pour mon pays une stratégie et des tactiques... Je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas été juif... J'ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », a-t-il déclaré, le 21 novembre 2011, lors de la première convention nationale du Conseil représentatif des organisations juives de France. La désillusion ne peut être que frappante. Elle naît et croit dans l'arabo-scepticisme des attentes trahies. De l'éphémère espoir de changement de Sidi Bouzid, massivement désavoué en l'An II par les siens, au gigantesque brasier syrien, le processus de transformation qui se devait de conclure le pacte de la dignité et de la liberté a mué en dérives chaotiques. Deux ans après le déclenchement du « printemps arabe » contesté, le bilan reste marqué par les violentes perturbations, la détérioration de la situation socio-économique et le poids des crises sécuritaires qui imposent une instabilité structurelle et institutionnelle. La nouvelle Egypte, confrontée à la contestation permanente et à la résurgence du terrorisme des « Black bloc » apparentés à un mouvement anarchiste, crie au risque d'« effondrement de l'Etat ». Dans cette déroute totale, le mea culpa du président tunisien, revenu enfin de ses certitudes vantant la « victoire de la démocratie », est éloquent. Il a, récemment, admis qu'il n'a pas suffisamment « mesuré » le danger du djihadisme en plein essor et de la transformation de son pays en « corridors » pour les trafics criminels en tous genres. Le constat est conforté par le leader du parti El Amen, Mohamed Naamoune qui a souligné que « le climat politique et sécuritaire précaire et la détérioration de la situation économique et sociale en Tunisie après la révolution ont fait plus que jamais de ce pays un terreau fertile pour les idéologies extrémistes qui alimentent le terrorisme ». Il ne fait, désormais, plus aucun doute que le « printemps arabe » prépare « l'hiver des djihadistes » qui correspond au mieux aux intérêts stratégiques des grandes puissances : des djihadistes combattus au Mali et soutenus en Syrie. Lorsque, devant le congrès, l'ancienne secrétaire d'Etat, Hillary Clinton a été interrogée sur l'attaque sanglante perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, elle a nettement mis en exergue le fait que « les révolutions arabes ont bouleversé l'équilibre des forces dans toute la région (et) l'instabilité au Mali a créé un refuge pour les terroristes qui cherchent à étendre leur influence ». Tout faux. Si le professeur es sciences-po, à Paris, Jean Pierre Filiu, rappelle à l'évidence l'existence de l'Aqmi et autres Mujao, convertis en bande « gangstéro-djihadiste » écumant le Sahel, bien avant la manifestation du « printemps arabe », le chef de la diplomatie russe a pointé un doigt accusateur sur la poudrière libyenne qui a favorisé la prolifération des armes et le renforcement de l'Aqmi et de ses coreligionnaires érigés en maîtres des lieux. « On a l'impression que le Mali est la conséquence de la Libye », a déclaré Serguei Lavrov confortant explicitement les thèses algériennes sur les retombées néfastes de la crise libyenne. En Syrie, la « djihadisation du conflit » est plus marquée par l'émergence du Front En Nosra, supplantant la fantomatique ALS (Armée syrienne libre) et devenu le fer de lance de l'insurrection. Une telle évolution a sérieusement inquiété les capitales occidentales de plus en plus récalcitrantes sur les modalités et la destination de l'aide consentie à la rébellion pouvant néanmoins tomber dans l'escarcelle des groupes terroristes, écartés du nouveau commandement et inscrit par Washington sur la liste terroriste. « L'hiver islamiste », bien au-delà de faux clivages opposant les salafistes et les modérés, couve le GMO (Grand Moyen-Orient) du dépeçage arabe du nouvel ordre impérial. Lors de son audition par le congrès américain, le nouveau secrétaire d'Etat a soutenu que « le génie américain a écrit le printemps arabe ». Un « printemps » en sang et en larmes ? Dans son ouvrage, portant sur « la face cachée de la révolution tunisienne, islamisme et occident : une alliance à haut risque », l'ancien ambassadeur tunisien à l'Unesco, Mezri Haddad, a levé, en septembre 2011, le voile sur les enjeux et les motivations du « pacte islamo-sioniste » qui inspire tant le « pape sioniste » BHL. « Le feu, écrit-il, du printemps arabe dont la première flamme s'est déclenchée en Tunisie va détruire le peu qui reste de la dignité arabe et mènera à la vassalisation du monde arabe à l'hyperpuissance américaine. Ce n'est ni plus ni moins que le déploiement du projet de Grand Moyen-Orient qui a démarré en Irak, en 2003 ». Le raid israélien commis en toute impunité, comme de bien entendu, sur le site de recherche syrien, installé à la périphérie de Damas : une signature et la confirmation d'une si grande forfaiture ?

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