Par ces temps de froid où le mercure affiche des températures allant jusqu'à 3 degrés Celsius et même moins dans certaines localités du pays telles que les régions montagneuses, le recours à la cuisine du terroir reste une aubaine pour les ménagères. Ces dernières, soucieuses de garder au chaud aussi bien la maison que e leurs enfants, puisent dans leur mémoire les mets de grands-mères. Il y a des plats dont la cuisson dure longtemps et c'est ceux là qui sont prisés pour que la chaleur dégagée du fourneau réchauffe aussi bien la maison que ses habitants. Les recettes du terroir sont nombreuses dont « Gataa oua r'mi » (soupe épicée à base de pâtes fraîches), « tafina (soupe d'haricots blancs associées à des légumes), « berkoukes ou âich » (plomb de semoule), « abazin ou assida » (soupe à base de semoule) ou encore galette aux épices ou à base de graisse séchée et « hasoua » (soupe de blé concassé) pour ne citer que ceux-là, sont autant de plats concoctés pour combattre le froid glacial qui sévit ces jours-ci . Ce retour aux origines culinaires n'est pas boudé par les enfants habitués à la restauration rapide. La pizza, le panini et autre frite-omelette sont abandonnés le temps d'un hiver. Hamid, la trentaine affirme : « durant la saison hivernale, je ne rechigne pas devant la table. Je ne laisse rien dans mon assiette et souvent mes autres frères et moi demandons à ma mère de nous concocter un plat de grand-mère ». De leur côté, les mamans se disent favorisées dans leur tâche car la cuisine du terroir nécessite des ingrédients facile à trouver au marché ou qu'on peut conserver longtemps telles que la semoule, la pomme de terre, l'oignon et les différentes épices. Fatma une sexagénaire, originaire de Biskra, avoue qu'en « cette période de froid, cuisiner des plats traditionnels reste l'ultime recours pour la ménagère pour pouvoir rassasier l'ensemble de la famille tout en préservant le budget des dépenses faramineuses ». Notre interlocutrice n'hésite pas à nous montrer les sachets de 25 kg de semoule, de chakhchoukha et de couscous roulé bien mis à l'abri de l'humidité dans le placard de sa maison. Ces plats traditionnels sont très courants dans les régions montagneuses comme la Kabylie et les Hauts-Plateaux. Il est évident que la disponibilité des produits est à l'origine de la création de ces mets séculaires. Les chutes de neige en Kabylie durant l'hiver dernier a remis devant la scène la nécessité de l'« Aouine » ou « Aoula » ces provisions que l'on stocke à la maison pour faire face à un besoin qui peut se présenter à n'importe quel moment. La sagesse des anciens pour gérer son quotidien reste de mise.