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Aâouine, une tradition perdue ...qui revient
Kabylie
Publié dans Horizons le 28 - 11 - 2012

Elles ramassaient du bois et le stockaient pour pouvoir l'utiliser en cuisine et pour le chauffage. Une manière d'économiser le gaz butane. Dans les localités de la haute Kabylie réputées pour leurs hivers rudes, la neige ne commence à fondre qu'à la fin du printemps. De ce fait, au début de l'automne, les villageois commencent à faire leurs réserves, « aâouine ». Na Aldjia, que le temps et les signes de vieillesse semblent épargner, parle avec conviction des valeurs de cette tradition, héritée de ses aïeux. « Dès l'arrivée de l'hiver, les habitants de Kabylie n'avaient de soucis que pour cette période cruciale », souligne cette habitante d'Ath Adella (Ain El Hammam). « C'est comme cela, depuis toujours ; on met à sécher certains légumes comme le poivron et la tomate, l'oignon et l'ail qu'on lie et suspend en petites bottes. D'autres produits sont ainsi conservés, notamment la figue sèche (tazart) et la viande séchée (achedlouh), qu'on stocke dans des jarres en terre cuite (ikoufan) ou des sacs de jute », explique-t-elle. Au moment des récoltes, les femmes se rendent régulièrement aux champs pour cueillir diverses plantes comme le thé sauvage, la verveine, la menthe, la lavande, et d'autres herbes curatives. Celles-ci sont triées minutieusement à la main puis mises à sécher pour être conservées dans des sachets. Les réserves de denrées alimentaires sont constituées aussi de pâtes traditionnelles et de couscous, qui sont la nourriture de base pendant l'hiver. On prépare aussi des crêpes (thighrifine), du pain aux épices (aghroum lehwal), lemsemen, tachougat, tavarkoukesth..., des plats traditionnels à base de semoule. « Ce sont des nourritures qui nous réchauffent en hiver », précise Na Aldjia, pour qui « aâouine » est une tradition séculaire qui se perpétue. Les hommes aussi sont de la partie. Ils ramassent le bois de chauffage, de vieux chênes abattus. Lors de la saison de collecte des olives, les paysans conservent également les branches récupérées de la taille des oliviers. Rien ne se perd. Tout est minutieusement gardé pour servir au moment opportun. Le cheptel n'était guère oublié. Des bottes de foin et des sacs de caroube sont stockés dans les granges pour nourrir le bétail les jours ou les pairies et les pâturages sont recouverts de neige où inondés par les pluies. « Autrefois, on n'était jamais pris au dépourvu par la rigueur de l'hiver comme aujourd'hui. La grande majorité des villageois travaillaient leurs terres. Les récoltes étaient suffisantes pour subvenir aux besoins de la famille et pour constituer la réserve nécessaire pour l'hiver », se souvient Da Mohand, un octogénaire. Autres temps, autres mœurs. « Le paysan est devenu un assisté qui ne prend même pas soin de prévoir des réserves pour les moments difficiles alors qu'il vit dans l'une des régions les plus rudes du pays », regrette Da Mohand. Et pour cause, « aujourd'hui les foyers ne peuvent se permettre de faire de grandes provisions de denrées alimentaires, vu leurs moyens, ils se contentent d'acheter des sacs de semoule de 10 à 15 kg pour la consommation immédiate sans penser à « aâouine » qui n'est plus qu'un vocabulaire du passé », se désole-t-il.
Montagnard transi craint le froid
Mais depuis les dernières intempéries qui ont paralysé toute la Kabylie du 3 au 24 février, les montagnards ont retrouvé les réflexes d'antan. Prévoir des réserves suffisantes pour les moments difficiles, surtout en bois. « L'hiver dernier, la détresse des villageois a été accentuée par la pénurie du gaz », rappelle Ouramdane un citoyen de la commune d'Ililten ( Aïn el Hammam). Ici tout le monde se souvient des routes fermées, des malades bloqués chez eux ou encore de la pénurie de produits alimentaires. Alors, un peu partout dans les villages, les comités ainsi que des associations tiennent des rencontres périodiques afin de mettre en œuvre un plan spécial en prévision de la saison hivernale. Des moyens humains et matériels sont déjà mobilisés pour parer à toute catastrophe liée au mauvais temps. On stocke du sel pour dégeler les axes routiers les plus importants. Et des équipes de fonctionnaires de la commune ont été désignées pour assurer, de jour comme de nuit, le bon fonctionnement du plan ORSEC. Parallèlement, une campagne de sensibilisation est organisée pour inciter la population, particulièrement celles de zones enclavées, à s'approvisionner en bouteilles de gaz avant la dégradation des conditions climatiques. Les habitants des régions montagneuses ont sans doute raison d'appréhender l'hiver puisque rien n'est fait pour éviter l'isolement en cas de chute neige. « Les villageois dont les foyers ne sont pas raccordés au gaz naturel souffrent le martyre par temps de grand froid quand la neige dépasse par endroits les 2 mètres », déplore un P/APC sortant, d'une commune de la haute Kabylie.


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