Selon un chef de service, les employés ne savent plus à quel saint se vouer. « Cela fait plus de 20 ans, pour certains, qu'ils n'ont pas été reclassés », dira-t-il. Selon lui, l'ensemble des employés a désigné lors d'un vote, organisé il trois mois, leurs nouveaux représentants syndicaux. « Mais, depuis, rien n'a été fait, et les nouveaux élus n'ont pas pris en charge les doléances des employés », a-t-il précisé. Selon Mohammed G., un employé au sein de Colaital, « si nos revendications ne sont pas prises en considération dans l'immédiat, l'ensemble des ouvriers observera une grève illimitée ». « J'ai 30 ans de service et je perçois actuellement 32 000 DA par mois », dira-t-il. « Est ce normal que de nouvelles recrues touchent presque le double d'un ancien ? », s'est-il interrogé. Pour lui, il est également urgent de revoir le reclassement des travailleurs. « Le reclassement et l'augmentation des salaires devaient se faire conformément aux instructions du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec effet rétroactif depuis 2008. Rien n'a été fait jusqu'à présent », a-t-il révélé. Concernant la distribution du lait, Mohammed a précisé que 175 000 litres de lait ont été mis, hier, sur le marché. Dans ce contexte M. Derouiche, DG de Colaital, a rassuré : « Il n'y aura pas de pénurie de lait. Sur les trois chaînes de distribution affiliées à Colaital, une seule est restée active et la production se poursuivra normalement pour couvrir l'ensemble des besoins des citoyens. Le service minimum est assuré », a-t-il précisé. « Nous avons établi un pont entre Boudouaou et Aïn Defla pour ramener du lait et alimenter Alger », a expliqué le DG. Concernant les contestations des employés, M. Derouiche a indiqué que « leur mouvement est illégal ». « Les travailleurs ont décidé de geler leur activité sans pour autant présenter une plateforme de revendications à la section syndicale », a-t-il signalé. « J'ai appelé au dialogue à trois reprises mais personne ne s'est manifesté », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « leur unique souci est de changer leurs représentants syndicaux qui n'ont pas pris en charge leurs doléances ». Quant à l'augmentation des salaires, M. Derouiche précise : « ce volet est en cours de négociation et nous sommes prêts à prendre en charge toutes les requêtes des employés ».