Les déficits enregistrés, l'hiver passé, en matière de distribution de gaz butane et qui avaient occasionné une grosse tension dans la wilaya d'Oran, ont permis à la direction régionale de Naftal de tirer les enseignements qui s'imposent. Au même titre que les autres wilayas, elle a, selon ses responsables, mis tous les moyens en branle afin d'apporter des correctifs à son dispositif d'enfûtage et de distribution. C'est qu'Oran, en dépit du fait qu'elle soit considérée comme l'une des deux principales villes du pays, souffre aussi de la disponibilité du gaz en bouteille. L'hiver passé, la pression sur la bouteille a fait atteindre à celle-ci des prix inimaginables pour une wilaya qui abrite la zone pétrochimique d'Arzew qui est la source nationale principale en matière de gaz. Aussi et selon les dernières statistiques fournies par la wilaya, 90.000 foyers ne sont pas raccordés au réseau du gaz de ville à travers le territoire de la wilaya. La majorité de ces familles sont recensées dans les localités rurales, comme Boutlélis, Bouyacour, Aïn El Beïda, Douar Boudjemaâ. La Sonelgaz, qui enregistre un taux de raccordement ne dépassant pas les 60%, œuvre pour atteindre 85% d'ici à 2014. Au niveau même de la commune du chef-lieu de la commune d'Oran, il existe quelque 11.000 logements qui ne sont pas encore raccordés au gaz naturel. La situation est valable, surtout, pour les nouvelles cités d'Oran-Est, comme Hai El Yasmine, En Nour, Es Salem. A la lumière de toutes ces lacunes, la direction Naftal d'Oran a entrepris des actions concrètes pour pallier la pénurie en bouteilles de gaz butane. Le programme de Naftal a été revu sur les bases de données nouvelles et devrait permettre « l'approvisionnement du marché en gaz butane d'une façon régulière et en quantité suffisante à travers la wilaya », assurent les responsables de Naftal Oran. En parallèle au renforcement des stocks de gaz butane conditionné en bouteilles, il a été initié un certain nombre de mesures dont l'augmentation des stocks de vrac pour alimenter les nouveaux petits centres enfûteurs créés à travers de nombreuses communes, notamment, rurales. Pour leur part, les treize dépôts relais existants, destinés au stockage de bouteilles, ont été consolidés par d'autres au niveau des localités isolées et les capacités des centres d'enfûtage de Benfréha et Arzew ont été augmentées. Le centre d'Arzew, par exemple, a désormais une capacité maximale de 24.000 bouteilles de gaz par jour. La production tourne actuellement autour de 20.000 bouteilles de gaz butane B 13. Naftal Oran a, également, réalisé de micro-centres enfûteurs mobiles qui sont installés au niveau des localités des zones montagneuses. Outre la chasse à la pratique commerciale illégale des tenants de locaux d'enfûtage clandestins, de nombreux points de vente ont été autorisés pour faire face aux besoins dans les communes rurales et les quartiers urbains démunis. D'autre part, des campagnes sont lancées pour sensibiliser les citoyens qui ont recours au gaz butane dans l'objectif de les inciter à remplir les bouteilles avant l'hiver pour éviter toute tension. Selon nos interlocuteurs, les objectifs de ces campagnes semblent avoir été atteints puisque les citoyens donnent l'impression d'avoir fait le plein. Pour ce qui est de la distribution des carburants, pour le moment, le marché est stable, assurent les gérants des stations-service « mais, disent-ils, nous nous attendons à la crise à tout moment, en raison du décalage entre une demande qui explose et une offre qui stagne ». Aussi, les pompistes et automobilistes oranais pensent que la crise de carburant de l'année écoulée risque de se répéter à tout moment. La wilaya d'Oran compte, actuellement, plus de 75 stations-service, dont une trentaine pour la seule ville d'Oran. Mais, assure-t-on, ces stations sont exploitées à 50% de leurs capacités. Des opérations de rénovation sont en cours.