Abdelwahid Nour, le chef du Mouvement/Armée de libération du Soudan, l'un des principaux acteurs du conflit au Darfour, soutient le processus de paix. Il participera « personnellement et par l'intermédiaire de ses représentants » aux négociations de paix, qui se tiennent à Doha sous l'égide de Ahmad ben Abdallah Al Mahmoud, ministre d'Etat aux Affaires étrangères du Qatar et Djibril Bassolé, co-médiateur des Nations unies et de l'Union africaine. Selon le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner qui a donné cette information après une entrevue avec l'exilé soudanais au Quai d'Orsay, cette nouvelle position du chef du MLS est l'aboutissement de longs mois de pourparlers organisés au ministère des Affaires étrangères et européennes avec Abdelwahid Nour. « Il est temps que cesse la situation tragique des populations du Darfour » dit-il. Khartoum qui a d'autres chantiers importants, dont l'organisation du référendum au Sud Soudan le 11 janvier 2001, demande aux médiateurs internationaux pour le Darfour de fixer une date définitive pour la signature d'un accord de paix l avec les rebelles. « La conclusion de la paix ne doit pas se limiter aux seules négociations avec les groupes armés » déclare Ghazi Salah Al-Din Attabani, le conseiller du président du Soudan sur le dossier du Darfour, précisant que « passé la fin de cette année », le problème du Darfour ne sera plus débattu à l'étranger. Dans ce pari pour la paix, même le Mouvement pour la justice et l'égalité, la force la plus influente au Darfour, tente de s'y engouffrer. Après le boycott de Doha où Khalil Ibrahim, son chef a signé le 23 février 2010, avec le président soudanais un cessez-le-feu et un accord-cadre marquant le début de négociations directes, il ouvre une fenêtre au pouvoir. Khalil Ibrahim a quitté en mai la table des négociations pour reprendre lecombat, veut fumer lui aussi le calumet de la paix avec El béchir. Il souhaite regagner le Darfour et le transfert de ces négociations dans « un pays plus neutre ». Selon plusieurs analystes une paix globale au Darfour est désormais possible.