Les prochaines négociations au Qatar entre le gouvernement soudanais et la rébellion du Darfour seront déterminantes pour un accord de paix durable dans cette région de l'ouest du Soudan, a estimé hier l'émissaire américain Scott Gration. «Si nous avons la possibilité d'avancer sur un accord de paix au Darfour, alors il faut le faire, car il y aura ensuite beaucoup de choses qui vont nous nous éloigner» de la question, a déclaré cet émissaire pour le Soudan, en référence aux élections générales prévues en avril dans ce pays. «Il y a une petite fenêtre» d'opportunités, a souligné M.Gration. Celui-ci s'exprimait dans une conférence de presse à Nairobi, en route pour Doha où le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) du Darfour devaient entamer des pourparlers de paix. Khartoum et le JEM, principal groupe rebelle du Darfour, avaient signé fin février à Doha un accord cadre portant sur une trêve et de futures négociations directes pour la signature d'un accord de paix définitif avant le 15 mars. Le Darfour est en proie depuis 2003 à une guerre civile à l'origine de 300.000 morts selon les estimations de l'ONU -10.000 d'après Khartoum- et de 2,7 millions de déplacés. «Je pense que c'est vraiment l'un des premiers sérieux accords que nous avons. Il fait suite au rapprochement entre le Tchad et le Soudan», a observé l'émissaire américain. «Il y a une plus grande chance que cet accord soit respecté», a jugé M.Gration, faisant remarquer l'implication personnelle des présidents tchadien et soudanais. Il a appelé tous les groupes rebelles à participer aux négociations de Doha, dont l'Armée de libération du Soudan d'Abdelwahid Nour (SLA-Abdelwahid), actuellement opposée à ce processus. «Si nous voulons une paix durable au Darfour, tous les groupes rebelles doivent être impliqués», a-t-il souligné.