Le responsable US a tenu ces propos devant une commission lors de son audition préalable à la confirmation de sa nomination proposée par le président, Barak Obama, pour remplacer le général Carter Ham. La commission a soumis le général à des questions orales, mais aussi à plus d'une centaine de questions écrites allant du terrorisme en Afrique du Nord, la situation au Mali et en Libye, jusqu'à celles liées à la sécurité au Nigeria et en Somalie, le trafic de drogue en Afrique, la lutte contre l'Armée de résistance du Seigneur (Ouganda) et la protection des ambassades américaines dans le continent. Interrogé sur le rôle de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et comment envisagerait-il la coopération algéro-américaine face à la situation au Mali, il a répondu que « l'Armée algérienne est la plus capable de celles de tous les pays d'Afrique du Nord ». « La connaissance dont dispose l'Algérie quant à la situation sur le terrain dans le nord du Mali est inestimable pour les Etats-Unis », a soutenu ce général qui avait dirigé le commandement conjoint de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan. « Pour s'assurer de la poursuite de la coopération de l'Algérie sur la crise du nord du Mali, toute solution militaire doit être autorisée par l'ONU, bénéficier d'un soutien international et utiliser des forces africaines », a-t-il précisé. M. Rodriguez a avancé que s'il venait à être confirmé à la tête d'Africom, il continuerait « à favoriser le leadership régional de l'Algérie », à travers, notamment la tenue de dialogues bilatéraux de haut niveau et les exercices militaires régionaux. Les services de sécurité algériens ont affaibli AQMI A la question de savoir quelle était son évaluation de la menace posée par Aqmi, il a répondu que « celle-ci a déclaré sa volonté d'attaquer les intérêts des Etats-Unis et de l'Occident en général, mais sa capacité à mener des attaques terroristes à grande échelle est « limitée ». Cela s'explique « par la rareté des cibles américaines et occidentales en Afrique du Nord et par le succès des efforts de lutte contre le terrorisme menés par les services de sécurité algériens », a-t-il affirmé. « Aqmi ne devrait pas constituer, à court terme, une menace pour les intérêts américains et occidentaux en dehors de sa zone d'opération immédiate en Algérie et au nord du Mali, mais il pourrait le devenir dans le futur ». Citant les quelques attaques terroristes perpétrées contre des cibles occidentales en Algérie ainsi que celles déjouées par l'Armée algérienne, M. Rodriguez a rappelé celle commise contre le site pétrolier de Tiguentourine. A ce propos, il a reconnu le succès de la riposte, car, selon lui, « les forces algériennes ont réussi à vaincre les terroristes qui détenaient des otages ». Donnant son avis sur l'intervention militaire conduite par la France au Mali, il a souligné que si cette opération a eu un impact pour refréner la capacité d'Aqmi à agir, ce groupe est en mesure de coordonner la formation, de répartir les ressources et de procéder à une planification d'attaques ». Pour M. Rodriguez, « l'intervention militaire au Mali a perturbé et ralenti l'action d'Aqmi, mais il reste encore beaucoup de travail ».