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Mohamed Lazouni, président de l'association Tariq Essalama : «Devant la rigidité des lois, rien ne vaut la sensibilisation du citoyen»
Publié dans Horizons le 10 - 07 - 2010

Photo : Makine F. Dans cet entretien, Mohamed Lazouni nous fait partager ses constats et ses analyses par rapport à la prévention routière, aux accidents de la circulation et au nouveau code de la route.
Les accidents de la route ont diminué de plus de 34% durant le premier trimestre 2010 par rapport à la même période de 2009. Quelle est votre analyse ?
Je m'en réjouis. Et cela est dû aux nouvelles dispositions de la loi. Leur sévérité et les sanctions qui y sont contenues ont influé sur la réduction de la vitesse. Mais combien de temps cela va durer ? Je voudrais vous renvoyer vers les nouvelles dispositions de la loi 04/16 de 2004, mise en application en mars 2005. Cette année, nous avions eu une régression en matière d'accidents, il y a eu 645 décès en moins. En effet, le citoyen est devenu conscient et se méfiait des dispositions. En outre, les services de sécurité étaient sur le qui-vive. Neuf mois après sa mise en application, j'ai constaté un certain relâchement qui a fait que progressivement, les accidents de la circulation commençaient à remonter jusqu'à avoir 4 422 décès en 2008 et maintenant nous sommes à 4 600 morts.
Cela explique que lorsque les dispositifs sont là, suivis de campagne médiatique, tout le monde les respecte. C'est vrai il y a réduction mais cela doit continuer. Sur ce volet, je dirais que même si on a la loi la plus sévère au monde, s'il n'y a pas une action d'information, de sensibilisation et d'éducation en direction de citoyen, l'efficacité de celle-ci sera limitée dans le temps et dans l'espace. Car pour qu'il y ait efficacité de l'information et de l'éducation, il faut un certain temps. Par contre, la menace d'une sanction a un résultat immédiat. Il faut inculquer à l'automobiliste le sens de responsabilité et les risques qu'il encourt.
Malgré le durcissement du code de la route, l'Algérie reste au 4e rang mondial par rapport au nombre d'accidents de la circulation, alors que notre pays ne possède pas autant de véhicules que certains pays occidentaux...
D'abord je me révolte sur cette histoire de 4e place sans connaître les trois premiers. Je sais que la Chine enregistre 100 000 morts par an. Mais il faut prendre en considération la densité de la population. Définir l'accidentologie d'un pays se fait en tenant compte de la population, de la densité du pays, du réseau routier et du nombre de kilomètres parcourus. Sur ce sujet, j'invite tout le monde à faire de petites recherches sur Internet et de voir le nombre de morts causés par les accidents de la circulation. C'est vrai nous avons beaucoup d'accidents mais il ne faut pas s'effrayer. Nos actions de prévention, de sensibilisation, d'information et d'éducation ont donné leurs fruits.
Quels sont les avantages du nouveau code de la route ?
Le code de la route est universel. Ces nouvelles dispositions portent certaines ambiguïtés. Il y a un seul point positif, le passager qui ne met pas la ceinture de sécurité doit payer son amende. Heureusement, après 5 ans de bataille, on a appliqué cette mesure alors qu'auparavant c'était le conducteur qui était verbalisé alors que les dispositions de la loi 01/14 dans son article 12 dit que celui-ci est responsable pénalement et civilement des infractions commises par lui.
Et les inconvénients ?
Je me demande pourquoi on a eu recours à ces nouvelles mesures par ordonnance. Est-ce qu'il y avait urgence ? Pourquoi elles n'ont pas été discutées au niveau de l'APN, au sein d'une commission restreinte composée de cadres des transports et de la
communication ? En raison de départ en vacances des députés et en raison de son caractère d'urgence, il a été décidé de les légiférer par ordonnance. Cette ordonnance a été publiée en juillet 2009 et mise en application en février 2010. Par le passé, pour qu'un conducteur soit suspecté de conduire en état d'ivresse, il fallait qu'il commette un accident. Maintenant il peut faire objet d'une prise de sang sans avoir commis une infraction. La nouveauté des nouvelles dispositions, c'est la rétention du permis de conduire. Maintenant tout le monde paye obligatoirement son PV. Vous faites n'importe quelle infraction, on vous retire les papiers. Vous avez un délai de 10 jours pour vous acquitter de l'amende. Si vous le faites durant cette période, on vous restitue les papiers. Si vous dépassez les dix jours, la sanction sera majorée et pourra s'aggraver à deux mois de suspension du permis de conduire.
Il y a également des choses sur lesquelles je m'interroge : je ne comprends pas ce que veut dire « le non-respect des bases de la bonne conduite ». A mon sens on ne doit pas donner à un agent d'ordre le rôle d'interpréter la loi, il n'a qu'à l'exécuter. Car ces agents ne savent pas définir les critères de la bonne conduite. Il y a certains qui prennent le geste de se gratter la tête pendant la conduite pour une mauvaise conduite. La question n'est pas dans les textes, elle se pose au niveau de leur applicabilité. Dans toute cette panoplie de lois, je dirai que les loi qui ne sont pas acceptées par les citoyens, ne seront jamais respectées correctement.
Ne faudrait-il pas établir le permis à points ?
Sommes-nous capables de gérer cette histoire de permis à points ? La question qui se pose : qui va décider du retrait de permis ? J'ai toujours demandé le retour au tribunal de simple police qui existait par le passé. C'est un petit tribunal qui juge les contraventions. C'était ce tribunal qui tranchait. On ne peut retirer un point du permis que lorsque la contravention a été jugée définitivement. Il faudrait qu'il y ait également un réseau informatique fiable entre la police, la gendarmerie, les différentes wilayas et la justice.
L'agent de circulation ne doit pas avoir le droit de retirer le point. D'autant plus que la loi dit que les infractions relevées par les agents font foi jusqu'à preuve du contraire. Les Allemands, les Suisses et les Français fonctionnent avec des logiciels de dernière génération. Il y a tout un système intelligent et extraordinaire qui fonctionne.
Que faut-il faire pour, au moins, réduire l'ampleur de l'hécatombe sur nos routes?
Je pense que c'est une question d'éducation et pas une question de formation. L'auto-école forme, certes mais elle n'éduque pas. Le moniteur peut donner la meilleure formation qu'il soit mais s'il est mal éduqué, il se comportera toujours négativement. Au sein de notre association, nous insistons sur la formation, l'éducation et la sensibilisation. C'est le chemin le plus long, mais si on réussit à convaincre des personnes, on les gagne pour la vie.
Comment voyez-vous le rôle des associations de prévention routière?
La culture associative n'existe pas. Le bénévolat, le sens d'abnégation et le sacrifice ne rapportent rien pour les moins convaincus de l'action de sensibilisation. Nous avons une association nationale de prévention routière, nous avons lancé des bureaux à Mascara, à Mostaganem, à Aïn Defla, à Bechar, mais c'est embryonnaire. Nous ne trouvons pas beaucoup de bénévoles. Je reste comme Don Quichotte, je persévère, je n'arrête pas de travailler. C'est ma destinée depuis les années 70.
Les chauffeurs de poids lourds sont à l'origine de la plupart des accidents mortels …
Sur nos routes, il y a pratiquement 13% de véhicules lourds par rapport aux véhicules légers. Le chiffre n'est pas énorme. Mais, il faut savoir que celui qui conduit un 38 tonnes s'identifie au véhicule.
Par ailleurs, dans certains pays, les conducteurs des transports publics doivent subir un test d'intelligence, de vivacité et de rapidité. Il ne suffit pas de faire démarrer le bus et de l'arrêter pour devenir conducteur. Les voyageurs sont confiés pour être ramenés à bon port. Je lance un appel : il faut introduire le teste d'intelligence pour les conducteurs de transport en commun en premier lieu, puis le poids lourd et le poids léger.
Dans le cas justement des poids lourds se pose le problème d'absence d'un dispositif anti-encastrement, une sorte de second pare-choc qui empêcherait un véhicule léger de s'encastrer sous le camion et donc cela pourrait réduire la gravité du choc. Qu'en pensez-vous ?
La loi a déjà prescrit ce dispositif. Tenez par exemple le trus-stock (le système de verrouillage des conteneurs sur les camions), il a été appliqué à l'apparition de la loi en décembre 2005. Tout propriétaire d'un camion qui ne serait pas équipé de ce système risque même une peine de prison.
Pour revenir à ce système anti-encastrement, les nouveaux camions possèdent ce système de sécurité. Comme on a exigé le trus-stock, on doit exiger également le dispositif anti-encastrement.
La formation au niveau des auto-écoles est souvent mise en cause par rapport aux accidents.
Je préfère parler de la formation des formateurs. Où est-ce qu'ils sont formés ? Dans le passé, il suffisait de tenter sa chance en passant le concours pour obtenir le certificat d'aptitude pédagogique et professionnel. Heureusement depuis l'année 2005, il y a eu une convention signée entre le ministère des Transports et le Centre national de formation professionnelle à distance (CNEPD) qui a pris en charge la formation des moniteurs. Un moniteur est un professeur d'enseignement professionnel (PEP) et va former un moniteur de poids lourds. Trois semaines de formation sont insuffisantes. On doit vraiment valoriser la formation des formateurs.
Pour conclure
Alger c'est la capitale de l'Algérie, si ce n'est pas la capitale de l'Afrique. Combien avons-nous de feux tricolores en fonction ? Si on utilise les feux intelligents pour régularisaer la circulation, on n'aura plus besoin d'agents en niveau des carrefours et peut-être qu'il y aurait moins de coups de klaxon. Lorsqu'on importe des feux, on ne doit pas acheter les feux avec des minuteries. Ils sont dépassés. Il y a maintenant des feux intelligents qui communiquent entre eux. Il y a plus de 5 ans, on nous a promis qu'Alger sera dotée des centaines de feux tricolores, mais rien n'a été fait.


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