Le vendredi 09 juillet 2010 est à marquer désormais d'une pierre blanche dans la mémoire de Laghrous au même titre que le 1° Novembre 1954 ou le 05 juillet 1962. En ce 09 juillet cette localité d'un millier d'âmes perchées sur les hauteurs de Mekla le chef lieu de à l'ouest de Tizi-Ouzou s'est rappelé aux bons souvenirs et surtout à la mémoire des ces 19 jeunes martyrs tombés au champs d'honneur, à la fleur de l'âge. Laghrous a été en ce 09 juillet une halte pour l'histoire de cette région que les chouhada ont marqué de leur sang. Et ce avec la stèle érigée à leur mémoire. Une stèle qui a été l'œuvre à 95% de la population du village le reste étant à la charge de l'APC de Mekla. C'est dire l'engagement de cette population à relever le défi et surtout à garder jalousement le flambeau légué par les trois frères Rahmouni (Ramdane, Azouaou et Larbi) et les frères et cousins Moussaoui. Une famille qui a vu mourir pour la patrie six de ses enfants. Outre la population de Laghrous, il y avait foule venue de partout rendre un vibrant hommage à ces martyrs. Des martyrs dont Ramdane Rahmouni qui a été le plus gradé d'entre-eux en sa qualité d'officier de l'ALN. Nombreux sont ses compagnons d'armes et amis qui, l'ont évoqué Il fut tué avec cinq autres de ses compagnons dans leur abri à Chaoufa non loin de Mekla sur la RN12 après une forte et valeureuse résistance, les armes à la main. Parmi ses compagnons il y a Hamidi Larbi dit Amar qui est tombé dans les bras de Hachimi le fils du martyrs “ Dieu comme il ressemble à son père ! Pour moi ce n'était pas le fils que je serrais dans mes bras mais bien mon ami Ramdane” nous dira cette mémoire vivante de notre histoire lui un officier supérieur de l'ALN, journaliste et historien. En fait il connaît trop bien Ramdane Rahmouni pour avoir fréquenté la même école à Tizi Nterga, puis avec Laimèche et Ait Ahmed et le groupe de Ben Aknoun. “Nous étions 25 jeunes dont Ramdane qui avions été choisis pour la chorale. C'est là qu'on nous avait insufflé la flamme de la révolution et de la libération du pays”, dira-t-il encore de lui. Et d'ajouter “ en 1956 alors que nous avions mis en place les cellules du FLN en France, j'avais rencontré Ramdane à Paris du côté de l'Odéon sur le Bd Saint Germain où il m'avait annoncé son intention de repartir au pays pour y travailler à la Grande-poste à Alger. Je l'avais bien fixé dans les yeux et lui avais demandé de me dire la vérité. Et là j'avais compris à travers son sourire qu'il rentrait au pays pour prendre le maquis et combattre l'ennemi. Son amour pour la patrie et sa haine pour le colonialisme n'avait pas d'égale chez aucun des hommes que j'avais eus à côtoyer durant la guerre de libération. Ramdane Rahmouni était tout simplement un lion”. De son côté Ahmed Cheti qui avait combattu à ses côtés dira encore de lui :“ c'était un chef remarquable. Il était très proche de ses hommes. C'était surtout quelqu'un de juste. Il était aussi un fin stratège. Les missions les plus difficiles il ne les donnait pas à ses hommes mais c'était lui qui était toujours en tête”. Ahmed Cheti aujourd'hui malade après de nombreuses années au service de l'ALN puis de l'ANP où il avait terminé sa carrière comme commandant de la garde Républicaine avait du mal à contenir son émotion et surtout ses larmes à l'évocation de Ramdane Rahmouni dont la veuve était présente aux festivités de cette inauguration mais sa timidité faisait qu'elle était en retrait des autres femmes et veuves de chahids, venues prendre part à cette belle œuvre architecturale désormais inéligible de notre histoire. Leghrous déposera chaque fois que cela soit possible une gerbe de fleurs au niveau de cette stèle que personne ne pourra feindre de ne pas la voir tant elle est imposante sur le chemin qui mène au village.