C'est ce qu'a annoncé Farouk Chiali, son DG, qui a présenté, hier, à la presse, son rapport d'activité que ce soit par rapport au programme quinquennal 2005-2009 où 44 projets ont été suivis ou par rapport au second programme 2010-2014 avec 15 projets. Ces projets de développement ont totalisé des allocations financières importantes de l'ordre de 6 092 milliards DA (l'équivalent de 81 milliards d'euros). Le travail d'évaluation et d'expertise de la Cned a donc touché les deux tiers de ce montant (4.186 milliards de dinars). Ces projets relèvent des secteurs, respectivement, des travaux publics (15), des transports (25), des ressources en eau (10) et de l'aménagement du territoire (9) avec les quatre villes nouvelles, la grande Mosquée d'Alger....M. Chiali a reconnu que depuis la promulgation d'un guide de management des grands projets d'infrastructures, il y a une meilleure maturation des projets. Un guide qui sert de modèle pour plusieurs pays dont les partenaires du projet de la Transaharienne à savoir, le Niger et le Mali. L'assistance technique de la Cned, aujourd'hui, est très utile pour nombre de maîtres d'ouvrage qui gagnent sur le plan de la maîtrise des coûts, explique M. Chiali, citant le cas d'un projet de stade à Alger qui a permis d'économiser 3,5 milliards DA. Le travail de la Cned a, toutefois, permis de relever parmi les lacunes, « une faiblesse des capacités nationales de gestion et de suivi des grands projets, un retard dans le choix et l'installation des bureaux de suivi et de contrôle des travaux... ». De plus, « la quasi-totalité des projets en cours de réalisation n'ont pas fait l'objet de revue de leurs études de maturation », ajoute encore le rapport de la Cned. A propos des délais de réalisation, il faut noter une prorogation de l'ordre de 20 à 30 mois, selon le secteur. Les ressources en eau enregistrent le chiffre le plus bas avec 17 mois. Les réévaluations peuvent atteindre 50% selon le type de projet On explique cette situation par « un décalage entre les estimations du maître de l'ouvrage au moment de l'étude et la réalité sur le terrain », avec de nombreuses contraintes, notamment l'obstacle de l'emprise foncière qui retarde le démarrage du projet. Autre question, les réévaluations. Celles-ci sont globalement de l'ordre de 10 à 15% et peuvent atteindre 2% ou carrément 50% selon le type de projet. A ce titre, M. Chiali a évoqué le problème du coût supplémentaire de la réalisation de l'autoroute est-ouest, « évalué à un milliard d'euros supplémentaires qui viendront s'ajouter aux 11 milliards prévus au départ ». Le DG de la Cned précise que ce cette situation n'est pas due « à la non-maîtrise du projet » mais à l'introduction de certains chapitres qui n'étaient pas prévus au départ tels « le changement des glissières de sécurité, l'introduction de la fibre optique, les nouvelles brettelles ». Il a reconnu, toutefois, qu'en Algérie, il existe un problème dans l'uniformité des prix. Il faut noter que la loi fixe à 15% le plafond de réévaluation ; à défaut, le maître de l'ouvrage (le ministre) « aura à le défendre de nouveau devant le conseil des ministres pour pouvoir l'avaliser ». Rappelons que la Cned, dont un décret de juin 2004, fixe les attributions et ne traite que des projets dont le montant est supérieur à 20 milliards DA, sans oublier ceux qui ont « un impact stratégique, social ou environnemental ».