Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les réévaluations des grands projets publics du premier plan quinquennal 2005-2009 ont coûté au Trésor public plus de 1 000 milliards de dinars. C'est ce qu'a indiqué, hier, le Directeur général de la Caisse nationale d'équipement pour le développement (Cned), Chiali Farouk. Ces réévaluations concernent particulièrement les travaux publics (193 milliards de dinars), le transport (385 milliards), les ressources en eau (282 milliards) et l'aménagement du territoire (170 milliards). Elles ont concerné, globalement, 36 des 44 projets inscrits dans le premier plan d'où un accroissement relatif de 39%, passant ainsi de 2 625 à 3 655 milliards de dinars, détaille le premier responsable de la Cned. Ces surcoûts sont le résultat dans la quasi-totalité des cas de travaux complémentaires et supplémentaires. C'est pourquoi, pense M. Chiali, la maturation des études de faisabilité reste un élément crucial avant le lancement des travaux de réalisation, et ce afin de maîtriser les coûts et les délais. Le DG cite, en outre, plusieurs contraintes qui engendrent des retards dans les délais et des surcoûts, entre autres, la libération des assiettes foncières, les retards dans les déplacements des réseaux divers, et la faiblesse des capacités nationales dans la gestion et le suivi des grands projets. L'un des exemples qui illustre cette situation reste, sans conteste, le projet de l'autoroute Est-Ouest. Le projet a connu une réévaluation estimée à un milliard d'euros, selon le même responsable. Toutefois, ce surcoût est justifié, selon lui, par le retard pris dans la finalisation des études. M. Chiali a indiqué que lors du lancement du projet, les études de maturation relatives à certains tronçons de l'autoroute n'avaient pas été finalisées alors que pour d'autres elles n'avaient même pas été entamées. Ce qui explique ces réévaluations considérables. Pour parer à cette situation handicapante, la Cned a été chargée, selon M. Chiali, de réaliser des évaluations techniques économiques et sociales des grands projets publics. La Caisse a aussi pour mission d'apporter une assistance technique aux différents départements ministériels en matière de préparation, évaluation et suivi des projets. Un guide du management des grands projets d'infrastructures a été réalisé aussi par la Cned, en janvier 2010. Ce guide a été adressé aux différents départements pour servir de référence en matière d'études des projets, rappelle M. Chiali. Selon les chiffres fournis par le même responsable, la Cned a supervisé, depuis 2005, 59 grands projets d'une valeur globale de 4 186 milliards de dinars (56 milliards de dollars). Ces projets, dont 44 inscrits dans le précédent quinquennat (2005-2009) et 15 dans l'actuel quinquennat, représentent 69% du programme national des grands projets d'investissement en cours de réalisation, estimés à 6 092 milliards de dinars (81 milliards de dollars), a précisé M. Chiali. Sur les 59 projets, quinze totalisant 1 780 milliards de dinars et relèvent du secteur des Travaux publics, soit 39% du montant global, 25 des Transports avec 1 138 milliards (27%), 10 projets du secteur des Ressources en eau d'un montant de 685 milliards (18%) et enfin neuf dépendant de l'Aménagement du territoire et la construction pour une enveloppe de 583 milliards (16%). Parmi ces projets, on peut citer notamment, les cinq villes nouvelles (Sidi Abdellah, Bouinan, Boughezoul, Hassi Messaoud et El Menaa) la nouvelle mosquée d'Alger et le Centre international des conférences et le stade olympique de Tizi Ouzou. S'agissant de la structure de ces programmes, 25 projets (44%) sont en phase d'étude, 26 autres (42) sont en phase de travaux alors que 8 projets (14%) sont déjà achevés. Le reste des grands projets, dont la maturation des études n'est pas suivie par la Cned, et dont le montant dépasse 1 900 milliards de dinars, sont ce que le responsable nommera des «grappes de projets» répartis à travers les wilayas mais qui, indirectement, dépendent de la Cned. Concernant la consommation des dotations budgétaires par les secteurs qui en ont bénéficié, M Chiali indiquera que le secteur des Ressources en eau a été le premier à consommer les enveloppes financières qui lui ont été allouées pour la période 2005-2009, avec un taux de consommation de 75%, suivi par les Travaux public (71%) au premier quinquennat et 26% au deuxième quinquennat. L'Aménagement du territoire n'a, lui, consommé que 50% de son budget alors que le secteur des Transports n'a pas dépassé les 36,5%. Créée en 2004, la Cned est un Etablissement public à caractère industriel et commercial (Epic) dépendant du ministère des Finances. Il a pour mission le suivi et l'évaluation de la maturation des études des grands projets dont le montant dépasse les 20 milliards de dinars ou ceux dont l'impact socioéconomique est important.