C'est ce qu'a déclaré, hier, Kamel Rezag Bara, conseiller à la présidence de la République, à l'ouverture des travaux de l'atelier technique régional pour les pays de l'Afrique du Nord et la région du Sahel sur le désengagement et la réhabilitation des extrémistes violents. Une rencontre de deux jours qui s'inscrit dans le contexte de la lutte antiterroriste transnationale, en l'occurrence la réhabilitation et la réinsertion des terroristes extrémistes prisonniers dans les Etats d'Afrique du Nord et du Sahel. « Etant directement confrontée au terrorisme, l'Algérie s'est dotée, très tôt, d'une série de lois pour lutter contre ce crime transnational », a-t-il souligné. L'Algérie n'a, d'ailleurs, jamais cessé d'adapter ses systèmes juridique et judiciaire dans un souci d'efficacité afin qu'ils répondent à l'objectif escompté, celui de la lutte contre l'extrémisme violent. Il a, à l'occasion, appelé que l'Algérie a, en parallèle, adopté des politiques de réconciliation face à une démarche de confrontation, tracé des programmes de développement socio-économiques destinés aux jeunes et impliqué les victimes du terrorisme et leurs ayants-droit à l'effort d'édification d'une approche globale de lutte contre l'extrémisme violent générateur de terrorisme. Selon M. Bara, le milieu carcéral favorise la propagation de formules et dérives, entraînant les jeunes vers l'extrémisme violent à partir d'une vision ou d'une interprétation fausse du message religieux. « C'est dans les milieux pénitentiaires que nous avons observé l'extension de formules et dérives qui entraînent un certain nombre de jeunes vers l'extrémisme violent, à partir d'une vision ou d'une interprétation fausse du message religieux », a-t-il précisé. Pour M. Bara, la dérive vers la violence terroriste à fondement confessionnel passe par une série d'étapes où les personnes ou groupes visés sont ciblés sur la base de la faiblesse de leur défense immunitaire face au message de l'extrémisme et du fondamentalisme. Elle passe, aussi, par un discours de mépris de la vie humaine et des principes universels, ainsi que par la glorification de la force, de la violence et de la brutalité. Les mesures indiquées consistent à contrer les dérives de certaines fausses interprétations fondées sur des considérations plus idéologiques que religieuses. Réinsertion des extrémistes violents Le directeur de l'Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice (Unicri), Jonathan Lucas, estime, pour sa part, que le mémorandum des bonnes pratiques pour la réhabilitation et la réinsertion des extrémistes violents, adopté par le Forum global contre le terrorisme en 2012, est un instrument qui permet de prendre en charge les prisonniers liés au terrorisme. « Il apporte des réponses en matière de renforcement et d'exécution des lois pour l'engagement à la réhabilitation et la réinsertion des prisonniers, impliqués dans le terrorisme, dès lors qu'il comporte des conseils pratiques destinés aux centres pénitentiaires », a-t-il expliqué. Organisée par le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), conjointement avec l'Institut interrégional de recherche des Nations unies sur la criminalité et la justice, cette rencontre se veut une opportunité de réaffirmer la volonté des pays africains à faire face au fléau du terrorisme transnational en tant que menace à la stabilité et à la sécurité internationales.