Très impliquée dans les crises qui secouent plusieurs pays de la région, la Ligue arabe n'entend pas agir autrement dans le dossier palestinien. Un projet de résolution soumis, hier, lors de la 139e session du conseil de la Ligue, au niveau des délégués, a appelé à la formation d'une délégation ministérielle pour des concertations avec le Conseil de sécurité, les Etats-Unis, la Russie, la Chine et l'Union Européenne, en vue « d'adopter des mécanismes et arrêter un calendrier pour lancer des négociations sérieuses entre Palestiniens et Israéliens ». Un projet qui devrait être débattu, aujourd'hui, au Caire, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères arabes, à laquelle prend part le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci. On évoque la formation d'une délégation, présidée par le ministre des Affaires étrangères qatari, et composée de la Jordanie, de l'Egypte, de la Palestine et du secrétaire général de la Ligue, Nabil Al Arabi. La détermination des pays arabes à faire bouger les lignes, n'affecte en rien leur position traditionnelle sur la question. Selon le projet, « il ne saurait y avoir de paix juste et globale dans la région avant un retrait total d'Israël des territoires palestiniens occupés jusqu'à la ligne du 4 juin 1967, l'établissement d'un Etat palestinien souverain avec El Qods-est pour capitale, conformément à l'initiative arabe de paix, adoptée par le sommet de Beyrouth en 2002, et le retour des réfugiés ». Même détermination concernant le « rejet total de toutes formes de colonisation des territoires occupés ». Pour y parvenir, ces derniers veulent accroître les pressions diplomatiques et investir la scène internationale. Le projet appelle à l'appui des efforts de l'Etat palestinien pour être membre des organisations internationales spécialisées et adhérer aux chartes et protocoles internationaux. Cette nouvelle feuille de route insiste sur la tenue d'une conférence internationale consacrée à la question palestinienne, et sur une 2e conférence de Paris au niveau ministériel (en coordination avec l'Etat palestinien) pour le soutien du peuple palestinien en Cisjordanie et à El Qods-est et la reconstruction de la bande de Ghaza. Le groupe arabe est appelé, en vertu de ce projet, à formuler une demande pour la tenue d'une séance extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU, consacrée à l'examen de la question des détenus qui croupissent dans les geôles israéliennes. Le conseil de la Ligue arabe a, de son côté, exhorté le secrétariat général de l'organisation à examiner la possibilité de poursuivre Israël en justice pour les violations commises dans la ville d'El Qods. Par ailleurs, plusieurs points importants sont inscrits au menu de la session, notamment l'élaboration de l'ordre du jour qui sera soumis au 24e sommet arabe qui se tiendra à Doha (Qatar) les 26 et 27 mars 2013. Les ministres des Affaires étrangères auront, également, à examiner le rapport du secrétaire général sur les mesures prises concernant la réforme de la Ligue arabe et de l'action interarabe.