« Nous sommes l'un des rares pays en Afrique et dans le monde arabe qui s'adonne à cet exercice (auto-évaluation) », a déclaré M. Messahel lors d'une conférence-débat à l'occasion de la célébration du 10e anniversaire de la création du MAEP. Il a précisé que cet exercice se fait tous les deux ans à travers un rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national en matière de gouvernance, élaboré par des experts de tous les domaines. Il s'agit d'une radioscopie « la plus objective possible » sur les performances de l'Algérie en matière de gouvernance politique, de développement des entreprises et de gouvernance économique et sociale, a-t-il ajouté, relevant que ce rapport a été conçu « conformément aux critères universels » en la matière. De son côté, l'ambassadeur conseiller, Rabah Hadid, s'est penché sur le 2e rapport d'étape sur la mise en œuvre du programme d'action national en matière de gouvernance publié en juillet 2012, mettant en exergue l'attachement de l'Algérie à ses engagements vis-à-vis du MAEP. Il a indiqué que ce 2e rapport, qui rend compte des principaux développements intervenus entre 2009 et 2011 dans la mise en œuvre du programme d'action, s'inscrit dans « la détermination et la volonté constante d'œuvrer à l'approfondissement de la démocratie en Algérie, au renforcement de l'Etat de droit et la participation accrue de la société civile au développement durable du pays ». Il a précisé que ce document fait ressortir également l'ampleur et la portée des nouvelles réformes politiques, économiques et sociales que le président de la République a lancées dans son discours à la nation le 15 avril 2011. L'Algérie fait partie du MAEP dont la création a été initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec ses homologues sud-africain et nigérian. L'Algérie a été aussi un des premiers pays à être évalué dans le cadre du MAEP, en présentant deux rapports d'étape en 2009 et 2012 sur la mise en œuvre de son programme d'action national sur la gouvernance qui a intégré les recommandations issues de l'évaluation. Ce mécanisme, qui vient dans le prolongement du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), se veut un instrument de promotion de la bonne gouvernance sur la base de l'appropriation et du partenariat entre toutes les parties prenantes à la vie politique, économique et sociale. A cet effet, les évaluations de l'état de la gouvernance s'effectuent en référence à des normes, standards et indicateurs destinés à réaliser les objectifs de la Déclaration de l'Union africaine sur la démocratie et la bonne gouvernance politique, économique et sociale. Les évaluations concernent aussi l'impact des politiques sur le développement socio-économique, en particulier leur incidence sur la réduction de la pauvreté, du chômage et du sous-emploi, ainsi que sur la protection de l'environnement. L'adhésion des pays au MAEP est volontaire et, à ce jour, 17 des 33 pays membres ont achevé leur auto-évaluation et ont fait l'objet d'évaluation par les pairs au cours des réunions des chefs d'Etat et de gouvernement de ce mécanisme. S'appuyant à tous les niveaux sur les compétences africaines, le MAEP contribue, en outre, à renforcer les capacités nationales, régionales et continentales dans tous les volets de la gouvernance. En ce sens, le mécanisme, unique au monde, s'est révélé au sein des pays participants, utile en ce qu'il a mis en relief non seulement les progrès, mais aussi les défis qui nécessitent d'être priorisés selon une approche participative. Le MAEP a ainsi généré entre pays participants des flux croissants d'échanges, notamment sur les bonnes pratiques identifiées lors des évaluations.