95% des auteurs d'enlèvement, de viol et tout autre acte de violence contre les enfants souffrent d'alternance affective aiguë, dont 85% établissent préalablement des relations d'amitié avec les enfants, leurs éventuelles victimes. Ces relations finissent dans la quasi-totalité par un viol ou un assassinat. C'est la conclusion à laquelle est parvenu le Dr Saïd Belhimer, psychologue, invité de la conférence-débat sur l'enlèvement des enfants en Algérie, organisée par le Front de l'Algérie nouvelle (FAN). Selon ce spécialiste, si le phénomène prend des allures inquiétantes, il n'est en fait que la conséquence de la tragique décennie du terrorisme qu'ont eu à subir les familles algériennes. « La situation sociale est dangereuse et nécessité, de ce fait, l'engagement résolu aussi bien des pouvoirs publics que celui de la société civile pour venir à bout de cette nouvelle forme de violence qui n'a, malheureusement, pas manqué d'endeuiller nombre de familles algériennes », a regretté Dr Belhimer. Il estime que le traitement de cette problématique se fait à la faveur de la prévention. Il cite, entre autres, l'urgence d'adopter une stratégie préventive contre la recrudescence de ces actes. Il juge que l'école, les médias, la mosquée et toute institution relevant de la société civile ont un grand rôle à jouer dans la prévention de ce fléau, parallèlement aux décisions prises par les pouvoirs publics. Pour le président du FAN, Djamel Benabdeslem, le regain de violence n'est que la résultante de la détérioration des conditions socio-économiques, ce qui a renforcé les rangs des marginaux. Livrés à l'oisiveté, ils s'adonnent à toute forme de drogue et de stupéfiants. Mais il se réjouit du fait que les enlèvements, les viols et assassinats enregistrés, ces derniers temps, ne soient, d'après les résultats des enquêtes menées par les services de sécurité, liés à aucun réseau terroriste. « Ce sont des actes isolés, n'engageant que leurs auteurs », a souligné M. Benabdeslam. Selon lui, le mal s'est, certes, généralisé, mais il est temps d'agir. « La société algérienne n'a aucune immunité. Elle semble avoir perdu ses repères », regrette le conférencier, appelant les pouvoirs publics, la justice, l'institution éducative, la société civile, la mosquée à jouer pleinement leur rôle pour protéger la société de toute acte préjudiciable.