Des nouveautés, il y en aura assurent les organisateurs de cette manifestation, au cours d'une conférence de presse tenue samedi à l'hôtel Panoramic. Le président de l'association, Fayçal Ahmed Raïs, a ainsi présenté le programme de la quatrième édition puis il est longuement revenu sur la réussite du projet et les prospectives qui s'ouvrent à l'association, surtout qu'en 2015 la ville des Ponts sera la capitale de la culture arabe. Tout doucement, le festival se tourne vers le Monde arabe en prévision de cet événement, Ahmed Raïs l'assume : « A l'occasion de l'annonce de la belle aventure de Constantine capitale de la culture arabe, nous avons pris une autre route qui sera, j'en suis convaincu, très fructueuse pour nous. Constantine deviendra, pendant un an, la capitale de l'Egypte, de la Syrie, ou de la Tunisie. Il nous faut donc quelque chose de ciblé et d'élitique. Nous voulons travailler durant toute l'année 2015 parce qu'à ma connaissance, nous sommes la seule association de la ville qui fait deux grandes manifestations par an (le festival en avril et les journées du conte en novembre) en plus de la formation qui s'étend toute l'année. La tête affiche de l'année prochaine sera d'ailleurs arabe et déjà cette année nous avons axé notre programme sur les conteurs de pays arabes. » Parmi les hôtes arabes du festival, on retrouve la Marocaine Halima Hamdane, sacré personnage selon Ahmed Raïs, la Yéménite Soha El Masri, diplomate et conteuse et que l'association a dû batailler pour la faire venir, Cherine El Ansary de l'Egypte qui mélange contes et danses classiques et est considérée comme tête d'affiche du festival, Abderrezak Kemmoune, président de l'association Douniya Hikaya de Tunisie programmé pour l'ouverture, Ahmed Aguila conteur de la Libye profonde qui animera aussi une journée d'étude et enfin les Algériennes Farida Bachi, la jeune Karima Hamdi – issue de la formation de l'association - ainsi que Sihem Kennouche, journaliste et conteuse à Canal Algérie et la radio Chaîne III. Pour le reste des conteurs étrangers, on retiendra également la participation de la Togolaise Katherine Ahonkoba qui fera découvrir l'oralité de son pays - considéré comme un fief du conte en Afrique noire - et Les Français Guy Prunier, Martine Caillat et Claire Granjon. Un programme de qualité et de pluralité. Le président de « Ken ya maken », qui a révélé que les deux grands comédiens français, Jamel Debbouze et Kad Merad, n'ont pas pu venir à Constantine en raison d'un calendrier chargé, souhaite pouvoir institutionnaliser son festival : « Nous relevons le défi de transmettre la parole crue comme elle est, c'est ça l'oralité. Nous sommes en train de nous armer, on apprend beaucoup de choses des personnes que nous invitons. Les gens en France vivent du conte, nous sommes des bénévoles et faisons ça par plaisir personnel. Nous existons grâce à l'APC de Constantine qui est la seule à nous soutenir et nous subventionner. Nous avons sollicité le directeur de la culture pour institutionnaliser le festival pour que ce projet permette à notre ville de devenir la capitale du conte par excellence. Nous avons eu l'aval du directeur de la culture. Ce rendez-vous a toutes les caractéristiques d'un festival mais il lui manque un statut. Les arguments, nous les avons, nous avons déjà organisé quatre festivals et les journées du conte, nous assurons la formation aussi. » Par ailleurs, à l'occasion de la quatrième édition du festival, les organisateurs prévoient d'autres activités, notamment une intéressante exposition de peintures dans le hall du TRC. Il s'agit d'histoires de conteurs qui seront peintes par les élèves des écoles des Beaux arts de Constantine et de Vienne. Un autre travail similaire sera réalisé pour le 10 avril avec la participation du salon international de la presse et du livre de jeunesse de Montreuil appelé « illustre-moi une histoire ». Il y aura aussi un petit coin livres, à l'ODEJ, en plus de la publication, après le festival, d'un livre « Contes d'ici et d'ailleurs » composé de 16 contes (8 béninois et 8 algériens) fruit d'un travail entre l'association et le festival international du Bénin. L'association, qui jouit aujourd'hui d'une certaine notoriété, a également créé son propre site internet : www.kenyamaken.org. Elle envisage de multiplier les échanges, d'apporter une formation de qualité à ses apprenants et surtout de populariser le conte. Constantine, capitale de la culture arabe, c'est dans deux ans et c'est une occasion inespérée pour beaucoup, d'ici là, promet Ahmed Raïs : « Nous aurons trois manifestations à organiser, ça va être des sortes de succursales pour s'entraîner pour l'année 2015. Nous irons à Montreuil et la signature de la convention avec Dounia El Hekaya de Tunisie nous ouvre automatiquement une adhésion à la Confédération internationale du conte qui s'appelle « Hekaya » de la Jordanie. Nous y participerons, nous signerons aussi avec les Marocains et les Libyens. »