Cette rencontre, annoncée pour les 9, 10 et 11 avril, était destinée à revoir les réformes engagées depuis 10 ans. Dans ce sens, une concertation avec l'ensemble des acteurs et partenaires du secteur pour une évaluation de l'étape de l'enseignement obligatoire l'a précédée. Cependant, il semble que le doute plane sur leur déroulement à la date initiale. Quid du ministère ? Contacté, son SG, Khelladi Bouchnak, n'a ni confirmé ni infirmé l'hypothèse. Une autre source du ministère a indiqué que la date avancée par le ministre pour la tenue du débat autour des réformes est maintenue. Mais notre interlocuteur refuse de parler d'assises. Il poursuit pour dire que la date importe peu par rapport à la qualité des premières consultations qui se sont déroulées dans les « meilleures conditions ». Un jugement que tous les partenaires sociaux ne partagent pas. Motif : manque de temps Le président de Fédération nationale des associations des parents d'élèves (Fnape), Bachir Hadj Dellalou, confirme la circulation de ce type d'informations ces derniers jours. « Effectivement, nous avons eu écho de ces informations. Mais rien ne nous a été notifié de la part du ministère, du moins à l'heure actuelle. Donc pour nous, il ne s'agit que d'une rumeur », dit-il. Il a interpellé, toutefois, le département de Baba Ahmed pour réagir afin de mettre fin à cette situation pleine d'incertitudes. « Le ministère doit nous aviser. Si ce report aura pour effet d'approfondir davantage les consultations pour couronner de succès le processus des réformes, nous ne voyons pas d'inconvénients, bien au contraire », a-t-il soutenu. De son côté, le président de l'Union des associations des parents d'élèves (Unape), Khaled Ahmed, a estimé « judicieux » de reporter jusqu'au mois de septembre les assises afin de permettre « d'approfondir » et « d'élargir » les consultations pour mettre en œuvre une réforme « complète » et « homogène ». Déroulement des consultations : avis partagés Et si président de la Fnape estime que ces consultations entamées le 3 février se sont déroulées dans « d'excellentes » conditions avec à la clé l'élaboration d'une synthèse pour chaque étape, e président de l'Unape parle « d'exclusion » des parents d'élèves de ce processus d'évaluation au niveau de l'ensemble des établissements scolaires. Même avis du côté du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui n'a pas manqué de qualifier de « mascarade » le déroulement des consultations. Pour sa part, le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, a fait savoir que ces rencontres n'ont pas été profondes. Idem pour le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Son chargé de communication a estimé que le temps consacré est insuffisant pour mener de véritables consultations. L'évaluation a porté sur quatre axes fondamentaux : programme de l'enseignement obligatoire de 6 à 16 ans, conditions de scolarisation, formation des formateurs, modernisation de la gestion pédagogique et administrative des établissements éducatifs. Les consultations se sont déroulées au niveau des établissements éducatifs du 3 au 11 février, dans les daïras (du 13 au 21 février), au niveau des directions de l'éducation (du 24 au 28 février) et au niveau des wilayas du 5 au 7 mars. Au niveau des conférences régionales, la consultation s'est déroulée du 18 au 20 février puis du 11 au 13 mars. Dès l'annonce des réformes, le ministre a imposé des garde-fous : pas question de remettre en cause les réformes version Benbouzid.