« A mon avis, de nombreux citoyens sous-estiment les risques sur leur vie que peut engendrer un accident domestique. Dans la majorité des cas, on pense que cela n'arrive qu'aux autres. Ce raisonnement est foncièrement faux, voire dangereux, puisque il agit, si l'on peut dire, sur les esprits comme un soporifique. Par conséquent, on prend moins de précautions afin d'éviter ce risque omniprésent », avertit un pompier de Tipasa. Afin de donner une estimation des ravages causés par les accidents domestiques, le lieutenant Michalikh, chargé de la communication au niveau de la direction de la Protection civile à Tipasa, révèle que les pompiers de cette wilaya interviennent en moyenne trois fois toutes les deux heures pour porter secours aux victimes des accidents domestiques et sur les lieux de travail. Rien qu'en 2012, le nombre de ces interventions à atteint les 12.832 cas, soit 35 par jour. « La majorité des types d'accidents domestiques recensés dans notre wilaya concerne les asphyxies, les brûlures, les cas d'empoisonnent dus notamment à des cas d'intoxications médicamenteuses, alimentaires ou chimiques, des brûlures suite à une électrocution ou à un feu, des fractures dues à des chutes, et enfin à des explosions de gaz », énumère le même officier. Selon lui, les franges de la société les plus exposées à ce genre de danger sont les enfants et les personnes âgées. « Ce n'est pas une exception algérienne. Les accidents domestiques surviennent partout dans le monde. Et ce sont les vieux et les enfants qui en souffrent le plus », confirme-t-il. Dans l'optique de réduire au maximum ce risque, la direction générale de la Protection civile a mis en place, ces dernières années, un programme de formation en secourisme ouvert à tous les citoyens sans exception. L'objectif escompté de cette louable initiative est qu'à terme, chaque famille algérienne aura en son sein un membre formé en secourisme. « Cette opération d'envergure nationale a pour intitulé : un secouriste pour chaque famille. Tous les moyens, tant sur le plan humain que matériel, ont été mobilisés par la Protection civile afin de relever ce défi », fait savoir le lieutenant Michalikh. Depuis l'élaboration de ce programme à Tipasa, 1.028 citoyens de la wilaya ont décroché déjà leur diplôme de secouriste délivré par la Protection civile. « Après une formation de 21 jours, les inscrits aux cours de secourisme apprennent tous les gestes et les procédures d'intervention préliminaires, à l'instar des massages cardiaques, la conduite à tenir en cas d'accidents de différents types, en attendant que nos éléments prennent le relais », affirme le même interlocuteur. Chaque année, les pompiers organisent quatre sessions. « Les candidats désireux d'effectuer ce type de formation n'ont à fournir qu'un simple dossier administratif, à savoir une résidence, un extrait de naissance, une photo et une demande. Le dépôt des dossiers se fait deux mois avant l'entame de la formation. Par exemple, pour la session de mars, les inscriptions ont été ouvertes en janvier dernier », confie-t-il. Rien que pour la session de mars, on a recense plus de quarante candidats. « Les personnes inscrites dans le cadre de la formation de secouriste suivront des cours pratiques et théoriques encadrés par nos médecins et nos éléments », assure-t-il. Et de conclure : « Un citoyen diplômé en secourisme peut dans bien des cas sauver des vies. Je profite aussi de l'occasion pour lancer un appel à tous les citoyens pour qu'ils suivent des formations en secourisme. C'est un moyen efficace pour diminuer les conséquences des accidents domestiques notamment. »